Attentats de Paris

Continuer à aimer, boire et chanter après

vec les tragiques attentats parisiens du vendredi 13 novembre, visant restaurants, terrasses de cafés, salle de spectacle et stade, l'Histoire se répète tragiquement à Paris. Dans le deuil, la consigne de résistance reste d'aimer, boire et chanter. Comme en janvier dernier, la vie doit reprendre ses droits sur l'effroi.

Coupant court aux appels aux prières pour Paris qui inondent les réseaux sociaux, l'artiste Joan Sfar (BD Le Chat du Rabbin et Professeur Bell, film Gainsbourg Vie Héroïque...) pose sur Instagram que « nous n'avons pas besoin de plus de religion ! Notre foi va à la musique ! Les baisers ! La vie ! Le Champagne et la joie ! » Vivifiant, cet épicurisme de combat fait appel aux valeurs du vin et de la bonne chère : le partage à la découverte de l’autre. Ces dessins vigoureux font également écho aux paroles d'un morceau interprété par le groupe de rock américain Eagles of Death Metal. Visé par la barbarie aveugle lors de son concert au Bataclan, le groupe reprend en effet une chanson de Duran Duran demandant de « ne pas dire de prière pour moi maintenant, mais de la garder pour le lendemain matin » (morceau Save A Prayer).

Une posture rock qui prend désormais un tout autre écho. Comme le résumait récemment le consultant Stéphane Derenoncourt : « le rock, c'est une contre-culture, en dehors des cases et des choses établies. C'est une façon de s'identifier et de revendiquer des valeurs nouvelles. » Meurtri, l'esprit du rock n'en est que plus (à) vif. Et pour défendre la liberté face aux fanatismes destructeurs, il peut s'inspirer de précédents morceaux de bravoure. « Dis-moi comment je recommence ? Ma ville est en ruines... » chantait Bruce Springsteen après les attentats du 11 septembre 2001, pour mieux appeler à se relever (écouter ci-dessous My City of Ruins).

[Illustration : Portrait d’un jeune homme souriant et tenant une bouteille de vin dans une main et un verre dans l’autre, Huile sur toile du peintre napolitain Pietro Bardellino (XVIIIème siècle) ; Galerie Rafael Valls (exposé à Paris Tableau, parcours Axa)]