lors que d’autres cherchent la croissance à l’export, c’est donc dans l’Hexagone que Puech Haut trouve son modèle avec une recette qui recherche l’efficacité et le pragmatisme à travers une logique de marque affirmée. Rencontre avec Philippe Martinet, directeur commercial.
Aujourd’hui, Puech Haut est devenu l’un des fers de lance des rosés languedociens. Que pensez-vous de l’offre de la région dans cette couleur ?
Aujourd’hui, en toute modestie, je pense que les rosés du Languedoc ont réussi à s’imposer sur le marché. La région a su bousculer plus vite les codes du packaging que d’autre région pour inscrire nos vins dans la modernité, à l’instar de Puech Haut qui a été un véritable précurseur en choisissant un bouchon en verre. D’autre part, nous proposons des produits d’un rapport qualité/prix plus intéressant que d’autres régions.
Pensez-vous que le marché des rosés, en France, a atteint sa maturité ? En d’autres termes, pensez-vous qu’il est possible de maintenir la croissance du marché observée sur les dernières années ?
Je n’ai pas l’impression que la croissance du marché des rosés va s’arrêter. Il y a trois facteurs interdépendants qui expliquent le succès du rosé. Le premier est économique : le prix des rosés est raisonnable. Le second est l’accessibilité du produit : on le boit comme on l’aime, on n’épilogue pas. La jeune clientèle apprécie cette décontraction et c’est elle qui participe au développement du produit. Enfin, le dernier facteur est la « buvabilité ». Les progrès techniques ont permis de limiter l’utilisation d’intrants : les rosés d’aujourd’hui sont digestes et ne font plus mal à la tête.
Comment travaillez-vous l’image de votre marque ?
Aujourd’hui, de nombreux consommateurs choisissent un produit à travers sa marque et les valeurs qui lui sont rattachées. C’est ce que nous travaillons avec Puech Haut. Nous ne vendons pas une appellation mais le nom de notre domaine. Pour cela, nous déployons une communication qui met en avant la Tête de Bélier, notre emblème. Nous avons aussi des produits étendards, à l’instar du Bib Art, un bib haut de gamme (3 L, vendu entre 22 et 25 euros PVC). Ces tonnelets en métal vendus uniquement en CHR sont la reproduction à l’identique de la collection des barriques peintes par des artistes, exposées au château. L’idée est de commercialiser le seul Bib que l’on peut offrir sans rougir. Nous en distribuons un volume modeste (50 000 unités par an) , à travers ce produit, nous recherchons davantage à renforcer l’image de notre marque. C’est aussi l’objectif qui nous avons en participant à Vinisud, un salon qui est pour nous incontournable. Chaque soir, nous organisons une soirée au Château où nos clients sont invités. Nous y confortons notre partenariat et les remercions pour le travail accompli.
Vos vins sont également distribués en grand format. Le CHR est-il adapté à ces formats ?
Il est clair que les grands formats sont devenus à la mode. Chez les cavistes, l’achat d’un magnum en cadeau donne une autre aura que l’achat de deux bouteilles sans oublier les jéroboams. En restauration, le magnum de rosé donne du prestige lors d’un repas de fête tout en restant dans une gamme de prix raisonnable. Puech Haut a été précurseur en proposant des magnums dès 2005 et jéroboams en 2010. Aujourd’hui, nous commercialisons plus de 60 000 magnums/an de notre marque Prestige (cœur de gamme). Et la tendance est à la croissance…