our tracer sa route vers le succès de ses vins à l’export, l’agence Wine Intelligence propose chaque année son "Compass" aux opérateurs de la filière : une étude sur les risques et opportunités de chaque marché. Au coeur de ces travaux se trouve un classement des marchés en cinq catégories : matures, établis, en croissance, émergents et balbutiants. Loin d’être anecdotique, ce classement permet de mettre en perspective des données aussi éparpillées et nébuleuses que « les Etats-Unis, premier marché de consommation », « l’Allemagne premier pays importateur », « la Chine, renoue avec la croissance »…
Dans le Wine Intelligence Compass, les marchés matures sont définis comme des centres de consommation ayant atteint leur potentiel (la consommation moyenne par habitant y est de 31 litres/an). Ils affichent désormais des volumes plutôt sur le déclin (le repli annuel est de 1,2 %). Sur les 50 marchés suivis par Wine Intelligence, ils pèsent pour 51 % de la consommation. On y retrouve, par ordre décroissant, l’Allemagne, la France, l’Autriche, l’Italie, le Chili, l’Espagne, l’Argentine, la Hongrie, le Portugal, la Roumanie, la Grèce et la Slovénie.
Les marchés établis ne sont pas allés pas jusqu’à la maturité (tout en s’en approchant : 23 litres/an et habitant), mais après avoir présenté de belles croissances, ils sont en repli (-1,1 % de consommation). Pesant pour 15 % des volumes étudiés, on y retrouve le Royaume-Uni, la Suisse, l’Australie, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Belgique (et le Luxembourg), la Nouvelle-Zélande, la Finlande et l’Irlande.
Comme leur nom l’indique, les marchés en croissance sont toujours en développement (+2,1 %), portés par une évolution culturelle qui fait progressivement du vin un produit de consommation courante (8 l/an et hab). Représentant 19 % des volumes de cette étude, on y retrouve les Etats-Unis, le Japon, le Canada, Hong-Kong et l’Afrique du Sud.
Attirant le plus l’attention, le groupe des marchés émergents pèse pour 14 % des volumes étudiés. Affichant une croissance moyenne de 3 % et une consommation de 3 l/an et hab, y sont regroupés la Chine, la Corée du Sud, Singapour, la Russie, la Pologne, les Emirats Arabes Unis, le Brésil, le Mexique, la République Tchèque, Taïwan, la Slovaquie, la Colombie, le Pérou et l’Angola.
Encore sous les radars, les marchés balbutiants pèsent moins d’un pourcent des volumes étudiés et affichent une consommation inférieure à un l/an et hab. Mais leur croissance moyenne de 6 %2,5 €/hl (contre 4,2 €/hl par an pourrait donner une nouvelle importance à la Malaisie, la Turquie, l’Inde, le Vietnam, les Philippines, la Thaïlande, l’Indonésie et le Nigéria.
« La plupart des marchés européens sont matures ou établis, affichant des décroissances d’un pourcent par an » résume Juan Park (Wine Intelligence) lors de la conférence sur la compétitivité des vins européens organisée par la Commission Européenne (ce 23 octobre à Milan). Il rappelle qu’« il n’y a que deux marchés européens que nous voyons comme émergents, la Pologne et la République Tchèque. Les Européens doivent s’adapter au fait qu’ils doivent toujours plus aller à l’export. Ce qui passe par des moyens de faciliter les affaires et rechercher des accords commerciaux constructifs. »
[Photo : véraison au château de Chantegrive ; Blog Chantegrive]