révu ce 15 octobre, le rendu d’expertise permettant de relier, ou non, le cancer mortel de Denis Bibeyran à son activité d’ouvrier viticole a été reporté au début 2016. Dû à la déclaration d’incompétence du premier expert désigné par la cour d’appel de Bordeaux, ce nouvel ajournement n’entame pas la mobilisation de Marie-Lys Bibeyran. Soeur du défunt et ouvrière viticole dans le Médoc, elle rappelle l’enjeu de l’expertise : « soit le cholangiocarcinome est assimilable à un cancer du foie, auquel cas, il est reconnu comme maladie professionnelle et doit être inscrit dans le tableau 10F des maladies professionnelles liées à l'arsénite de soude. Soit il n'est pas assimilable à un cancer du foie, la Cour d’Appel rejette notre demande de reconnaissance post mortem de maladie professionnelle. » Dans ce dernier cas, elle annonce d’ores et déjà sa volonté de se pourvoir en cassation.
Ayant démissionné du conseil d’administration de Phyto-Victime (pour de « profonds désaccords sur la ligne de conduite de l’association »), Marie-Lys Bibeyran n’en reste pas moins active dans sa lutte contre les phytos. Elle a lancé fin septembre une pétition demandant aux agriculteurs de « traiter en bio et hors présence enfants les zones agricoles situées le long des écoles ». Une initiative qui a récolté plus de 10 000 signatures en cinq jours et ne manquera pas d’agacer les vignerons girondins. Ces derniers sont en effet soumis à un arrêté préfectoral encadrant les traitements à proximité des écoles et ne manquent pas de souligner que pour l’intoxication des écoliers de Villeneuve-de-Blaye en 2014, un domaine bio était en cause.
[Photo : Marie-Lys Bibeyran ce 16 avril dans les couloirs de la Cour d'Appel de Bordeaux ; Vitisphere]