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Cépages résistants : l'ICV catalogue 200 variétés, des avantageuses généalogies aux limites des tolérances
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Cépages résistants : l'ICV catalogue 200 variétés, des avantageuses généalogies aux limites des tolérances

Par Alexandre Abellan Le 09 avril 2013
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Cépages résistants : l'ICV catalogue 200 variétés, des avantageuses généalogies aux limites des tolérances
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'Institut Coopératif de la Vigne et du Vin vient de conclure ses recherches sur les contenants du vin et les cépages résistants aux maladies fongiques. La présentation des résultats sur les interactions entre contenu et contenants est annoncée début juin à l'école d'Agronomie de Montpellier, elle devrait connaître un retentissement certain au vu des conclusions nouvelles et impartiales qui devraient être dévoilées sur les bouchages. Mené avec l'Institut Français de la Vigne et du Vin, le cycle d'étude des cépages résistants aboutit sur la publication d'un Guide technique sur les cépages résistants aux maladies ce mois.

Lors de la présentation à la presse de ce guide (200 pages, 56 euros TTC et frais de port inclus), Jacques Rousseau a détaillé les potentiels viticoles, techniques et marketing de ces cépages résistants (ou plutôt tolérants) aux maladies fongiques. Il est également revenu sur la réglementation française, qui permet la commercialisation à titre expérimental de "piwis".

Les potentiels viticoles des cépages résistants

Avec l'objectif d'Ecophyto 2018 et les méthodes de production soucieuses de l'environnement (soutenus par l'ICV dans le cadre des Vignerons en Développement Durable), la question des cépages résistants intéresse tout particulièrement la filière viticole française. Et pas seulement les vignerons du Languedoc, symbolisés par la famille Pugibet (domaine de la Colombette). Responsable à l'ICV des questions viticoles, Jacques Rousseau constate malicieusement que les premiers domaines à avoir commandé ce guide technique sont des Grands Crus Classés de Bordeaux. Il faut dire que la documentation sur le sujet manque. Le guide de l'ICV ne serait que la huitième parution de vulgarisation sur le sujet.

Se basant sur une étude bibliographique poussée et des observations de terrain, le guide veut proposer un état des lieux le plus exhaustif possible sur les cépages résistants. 200 variétés sont recensées dans la publication et 56 font l'objet de fiches détaillées. A côté d'informations sur sa généalogie ou sa diffusion actuelle (de 5 à plusieurs milliers d'hectares), on trouve les aptitudes agronomiques du cépage. Au delà du rendement, ce qui intéresse les vignerons est la résistance aux maladies fongiques : mildiou, oïdium et botrytis.

Pour éviter les déceptions, Jacques Rousseau attire l'attention sur ce que l'on entend par résistance des cépages résistants. « Il ne s'agit pas de résistance à 100 % à la maladie, mais de tolérance. Il ne faut pas s'attendre à une absence totale de symptômes, en cas de forte pression cela ralentit le développement des maladies. » Comme le déclarait le docteur Volker Joerger (WBI Fribourg), ces cépages « permettent de réduire efficacement le risque fongique, mais ne l'empêche pas à 100 % » (pour en savoir plus, cliquer ici). En moyenne, les traitements phytosanitaires sont réduits de 50 à 60 % par rapport à un cépage conventionnel. Parmi les vignobles visités par Stéphanie Chanfreaux (chargée de mission à l'ICV) et Jacques Rousseau, le quart ne réalisait pas le moindre traitement phytosanitaire.

Dans le guide, la force de ces résistances sont représentée sur une échelle répondant aux normes de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin. Reposant sur l'étude bibliographique et observations dans des pays essentiellement d'Europe de l'Est, ces résistantes sont montrées dans leur variabilité, en fonction de l'environnement et de la pression (sur feuilles et grappes). Jacques Rousseau ajoute que les principales variétés résistantes sont originaires d'Europe Centrale, et ont été d'abord sélectionnées pour leur résistance au mildiou. « On n'est pas à l'abri de surprises en ce qui concerne oïdium... » La majorité de ces cépages ont également été sélectionnés sur leur résistance mécanique à botrytis (grappes lâches, pellicules épaisses...). Leur résistance aux maladies du bois devrait être identique aux cépages actuels.

Le coût de production reste actuellement une inconnue. Le premier surcoût certain est l'achat du plant greffé-soudé, qui est facturé entre 1,5 et 2 euros (quasiment le double d'un plant classique). Il est à noter que ces cépages ne sont pas dotés d'une résistance particuliére au phylloxera. L'utilisation d'un porte greffe reste obligatoire.

Cépages résistants : perspectives oenologiques et commerciales

Les qualités organoleptiques des vins ont également été jugées. Dégustés à l'aveugle ces vins ont été comparés avec des vins témoins de la même région (souvent chaptalisés, mais sélectionnés pour ne pas être boisés). « Ces dégustations de cépages purs nous ont rassuré sur la qualité des vins de cépages résistants » confie Jacques Rousseau. Le panel d'expert a globalement jugé positivement les vins rouges et blancs, les mettant dans la moyenne des vins dégustés.

Ces qualités organoleptiques témoignent des nombreux rétrocroisements réalisés par les obtenteurs entre cépages résistants et Vitis vinifera. Dans les années 1930, la part génétique de V. vinifera était réduite à 20 %, alors qu'elle serait de 90 % actuellement. D'un point de vue phénologique, certains cépages résistants peuvent être confondus avec des V. vinifera (ce qui les y classe, selon les critères de l'OPEV). Ces proximités génétiques et organoleptiques sont soulignées par les dénominations de ces cépages, au nom proches de ceux traditionnels (cabernet blanc, cabernet cantor...).

En Allemagne, où l'offre en vins de cépages résistants (ou piwi) est développée, les producteurs misent avant tout sur des marques fortes, plus que sur des noms de cépages à faible notoriété. Le prix de ventes des piwis est sensiblement plus élevée. Sur le marché français, les perspectives commerciales des piwis restent incertaines, l'image de ces vins et cépages reste à construire.

Réglementation française : la plantation et la commercialisation à titre expérimental

Cet ouvrage collectif comporte également des commentaires d'organismes de recherche ou de réglementation. La position de l'Institut National de l'Origine et de la Qualité sur la question se résume à un « ni pour, ni contre », dans l'attente que les professionnels fassent des demandes réglementaires. Certaines interprofessions de vins à Indications Géographiques Protégées d'ores et déjà intéréssées par leurs utilisations. L'Institut National de la Recherche Agronomique se montre plus réservé sur les risques de contournement des résistances. L'aboutissemend du programme de recherche de l'INRA changera peut-être la donne, l'inscription de variétés RESDUR au catalogue étant annoncée pour 2016 (pour en savoir plus, cliquer ici).

Conformément au Réglement de la Communauté Européenne 1234-2007, les essais à titre expérimental de cépages non inscrits et non classés sont autorisés, moyennant droits de plantation. La commercialisation de ces vins sans indication géographique est soumise à la mention « vin issu de vignoble expérimental ». Aujourd'hui, une parcelle expérimentale n'est pas limitée en superficie ou en durée.

Pour plus d'information sur les possibilités réglementaires d'expérimenter les cépages résistants, cliquer ici.

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