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Revue de presse n°92 : Les pesticides, le réchauffement climatique et les Gouttes de Dieu s’invitent aux vendanges
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Revue de presse n°92 : Les pesticides, le réchauffement climatique et les Gouttes de Dieu s’invitent aux vendanges

Par Vitisphere Le 24 septembre 2010
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Revue de presse n°92 : Les pesticides, le réchauffement climatique et les Gouttes de Dieu s’invitent aux vendanges
A

près le débat sur les vignes OGM provoqué cet été par le saccage d’une vigne expérimentale de l’Inra, voici que revient celui sur les pesticides, dessinant une ligne de fracture des pratiques viticoles. Au cœur des vendanges, tel un grain de sable, les pesticides utilisés dans les vignes sont donc à nouveau sur la sellette. Tandis que les vendangeurs cueillent, on s’écharpe sur les chiffres de la récolte en cours. Publié au Japon le 11 mars 2009, le 23ème tome des Gouttes de Dieu a livré le nom du vin sur lequel s’est construit l’intrigue : Château Le Puy 2003. L’information arrive seulement maintenant en France avec une interview sur France Info de Jean-Pierre Amoreau, propriétaire de Château Le Puy. Ce dernier livre une leçon de sagesse qui fait étrangement écho à l’enquête du quotidien Libération sur les conséquences du réchauffement climatique dans les vignes et dans les bouteilles : « Le vin brûle-t-il ? ». Bonne semaine. Catherine Bernard

Pesticides : de la vigne à la bouteille

Le 16 septembre dernier, la télé suisse romande diffusait une enquête sur les pesticides dans les vignes. Journaliste pour l’émission Temps Présent, Sabine Kennel commence son enquête dans le vignoble de Bergerac avec le témoignage d’une ouvrière agricole, Sylvie Sorneau-Ménanteau, victime d’une exposition à des pesticides. Le reportage se poursuit en Suisse, dans le vignoble de Lavaux où un groupe de vignerons se mobilise pour lutter contre l’épandage de pesticides par hélicoptère, pratique courante dans ce vignoble classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Alternent des interviews de vignerons « pro » et « anti-pesticides », de fournisseurs. L’enquête ne verse pas dans la polémique racoleuse, se contente de dresser un constat. Manifestement, la rédaction du JDD a vu l‘émission. A son tour, le journal nous raconte l’histoire de Sylvie : « Sa vie a basculé il y a quatre ans, un jour de juin, entre 6 heures et 7 heures du matin. Arpentant les rangées du domaine Monestier La Tour, qui produit des bergeracs réputés, Sylvie Sorneau redresse les vignes, couchées par le poids des raisins. Elle travaille sans même une paire de gants. Au bout de quelques heures, elle se sent mal: soudain épuisée et essoufflée, le visage brûlant, la bouche et la mâchoire endormies, "comme après une anesthésie chez le dentiste". Elle rentre chez elle, prend une douche, s’endort. Le soir venu, Sylvie Sorneau, incapable de marcher, prise de diarrhées, de vertiges et de vomissements est conduite aux urgences de l’hôpital de Sainte-Foy-la- Grande (Gironde) ». Petit hebdomadaire local, la Gazette de Montpellier a réussi son coup médiatique avec son « Exclusif : nous avons traqué les pesticides dans le vin ». L’hebdo « a fait analyser quinze bouteilles de vin d'ici et d'ailleurs par un laboratoire spécialisé », en l’espace le Cirad. Douze vins étaient issus de la viticulture conventionnelle, trois de l’agriculture biologique. A son tour, le site de la SAQ a repris l’information de La Gazette. « Des pesticides dans le vin conventionnel, mais pas dans le vin bio », conclut Marc André Gagnon.

Récolte 2010 : des hommes et des chiffres

Dans le même temps, on vendange. Jeune journaliste Marthe Henry propose dans son blog une sorte de journal vidéo des vendanges. Elle a installé sa caméra chez François Mikulski à Meursault. Diffusées une à une sur son blog lactduvin, ces petites séquences sont pédagogiques, font vivre ce temps qui tient une place à part dans le cycle des saisons de la vigne, à l’origine de fêtes, de rituels, et de grandes migrations. Loin de la matérialité du raisin, il semble que, comme pour les manifestations contre le projet de loi sur les retraites, on s’empoigne entre statisticiens et producteurs sur le volume de la récolte en cours. « La Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (DRAAF) et France Agrimer viennent de revoir leurs prévisions de récolte en Languedoc-Roussillon à 12,3 Mhl. Pour la Fédération Régionale des Coopératives Viticoles (FRCV-LR), cependant, ces estimations sont encore trop optimistes », apprend-on dans Vitisphère. Les vendanges n’avaient pas encore commencé que France Agrimer donnait déjà des prévisions de récolte. Se dessinent des enjeux commerciaux. «Des prévisions trop optimistes sont contre-productives pour tout le monde, explique Pascale ORIOL, Directrice FRCV LR, les acheteurs qui n'auront pas les volumes et les prix attendus, et les producteurs qui continueront à perdre confiance dans les instances professionnelles et administratives ». Il y a parfois loin de la coupe aux lèvres.

Le vin des Gouttes de Dieu est-il une espèce menacée ?

Manga à succès planétaire, les Gouttes de Dieu est maintenant aussi au Japon une série télé (sept millions de téléspectateurs), révélant par la vitesse de la toile le nom du vin ayant donné au manga son titre et tenant en haleine trois millions de lecteurs : Château Le Puy, 2003. France Info a rencontré Jean-Pierre Amoreau, le producteur de ce vin, « un petit château cultivé en bio par la même famille depuis plus de 400 ans ». Et là, qu’apprend-on ? Le vigneron élu par les deux créateurs du manga n’a pas cédé aux trompettes de la renommée. Informé depuis le 11 mars 2009, date de la publication du 23ème tome au Japon, il a jusqu’alors gardé le silence. « Les Amoreau sont des vignerons avant d’être des commerçants. Leur premier réflexe a été de retirer le Château Le Puy 2003 de la vente pour éviter la spéculation», explique le journaliste de France Info. La bouteille est restée à 18€. Aux quêteurs du graal, Jean-Pierre Amoreau a inlassablement répondu : « C’est la réserve familiale ». Paradoxalement, le millésime 2003 marque la signature du réchauffement climatique dans le vin. Olivier Bertrand publie cette semaine dans Libération une enquête fouillée et ras la terre malgré un titre sensationnel (Le vin brûle-t-il ?). « Ça commence dès le printemps, avec les premiers bourgeons, très précoces. En quinze ans, chez Jean-Pierre Charlot, vigneron à Volnay, ils ont gagné près de trois semaines et percent désormais début avril. Une conséquence des sorties d’hivers moins rudes, des mois de mars plus doux », commence Olivier Bertrand. Il poursuit : « A quelques jours des vendanges, il marche dans ses vignes, soupesant des baies aux petits grains serrés. Il désigne des plantes qu’il ne voyait jamais, la morelle noire, l’amarante (…)Tout comme les cigales qui chantent à présent dans ses vignes, et s’envolent quand les outils heurtent les ceps ». L’histoire se poursuit à la cave : « Pendant que l’équipe ramasse dans les vignes, le vigneron réceptionne le raisin au chai, où il observe les autres effets du réchauffement. La teneur en sucre (dont dépend le degré alcool) augmente. Le phénomène, connu depuis peu, serait général ». Ceci n’est pas de la science-fiction. Les vignerons comme Jean-Pierre Amoreau et les vins d’avant le réchauffement climatique font partie des espèces menacées.

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