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a Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (DRAAF) et France Agrimer viennent de revoir leurs prévisions de récolte en Languedoc-Roussillon à 12,3 Mhl. Pour la Fédération Régionale des Coopératives Viticoles (FRCV-LR), cependant, ces estimations sont encore trop optimistes. Début septembre, Denis Verdier, président de la Confédération des Caves Coopératives de France, avait envoyé le même message au niveau national (pour relire notre article, cliquez ici) tablant sur une récolte nationale inférieure à 47 Mhl et appelant de ses voeux une hausse des cours sur la campagne 2010-2011, « à deux chiffres, et d’au moins 10%, sur toutes les catégories de produit.».« Des prévisions trop optimistes sont contre-productives pour tout le monde, explique Pascale ORIOL, Directrice FRCV LR, les acheteurs qui n'auront pas les volumes et les prix attendus, et les producteurs qui continueront à perdre confiance dans les instances professionnelles et administratives ».
« La FRCV travaille à partir des informations transmises par les caves coopératives de la région au fur et à mesure de l'avancement de la récolte et affine sa méthode de prévision chaque année en comparant ses résultats aux chiffres définitifs ensuite publiés par les instances nationales. Fin septembre 2009, la FRCV avait estimé la vendange à 12.4 millions d'hl et cette prévision s’était révélée plus proche du chiffre définitif (12,1 Mhl) que celle que FranceAgriMer avait annoncé début septembre (13 Mhl) », précise Pascale Oriol.
Selon la FRCV, la récolte 2010 devrait se situer entre 11 et 11,2 millions d'hl, tous producteurs confondus, en baisse de 20 % par rapport à la récolte 2009, à raison de 3,3 Mhl dans l'Aude, 3,1 Mhl dans le Gard, 4,2 Mhl dans l’Hérault et 600 000 hl dans les Pyrénées Orientales.
Sur les vins rouges, la FRCV table sur une baisse de 10 à 15 % des volumes par rapport à 2009, selon les zones, baisse portée par des pertes particulièrement importantes sur les Merlot, Syrah et Grenache. Entre des phénomènes de coulure au printemps et les fortes chaleurs d'aout poursuivies en sept avec des vents de Nord, ces cépages auraient subi des pertes de 20 à 30%, qui affecteraient donc le potentiel de production des vins d’appellation comme des vins de cépage, dans l’ensemble de la région. Les Carignan auraient mieux résisté, notamment à la sécheresse, de même que les Cinsault, pour alimenter le marché des rosés. Ces cépages forment cependant le gros des contingents de vignes arrachées depuis 2005 (en tout 40 000 ha soit un potentiel de 2 Mhl).
Les blancs feraient mieux qu’en 2009 (+10 %), mais 2009 était une vendange historiquement basse en blanc (53 hl/ha).