’attendant à être interrogé sur le sujet des phytosanitaires lors de sa conférence de rentrée, Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, a désamorcé le sujet en posant que « quand un problème surgit, c’est souvent parce qu’il n’y a pas eu de respect des règles, du bon sens et du voisinage ». Condamnant ces dérives, il appelle les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités : « les phytos sont homologués par l’Etat, qui nous dit qu’il n’y a pas de risques avec ces produits et pratiques. Ce n’est pas à nous de juger s’ils sont dangereux. »
« Je n’ai aucune crainte dans les produits utilisés, ce sont des débordements qui sont à regretter » confirme le négociant Allan Sichel (vice-président du CIVB). Il précise que « la véritable problématique est l’utilisation des phytosanitaires, qui est à prendre en charge de manière complète par l’ensemble de la filière, pour en assumer les pratiques culturales ». Pour mieux encadrer les traitements, le CIVB a ainsi envoyé cette année 300 lettres d’information à des vignerons dont les parcelles se trouvent à proximité d’écoles (après une cartographie des zones sensibles).
Si la filière bordelaise revendique sa mobilisation environnementale, elle rejette le principe de précaution qu’envisage le ministère de l’Agriculture : généraliser le port d’Equipement de Protection Individuel aux salariés viticoles pénétrant dans les parcelles traitées après le délai de réentrée. « Ce projet d’évolution de la réglementation est inacceptable. De deux choses l’une, soit un produit est dangereux et dans ce cas il ne doit pas être homologué, soit il ne l’est pas et dans ce cas il n’y a pas besoin que les salariés mettent des protections après le délai de réentrée » tranche Bernard Farges. Sur le sujet, les discussions sont toujours en cours entre l’ensemble de la filière et le ministère.
[Photo : MSA]