écidément, pas de vacances pour l’actualité viticole cet été. La nouvelle de la censure de l’amendement encadrant la publicité sur les alcools par le Conseil constitutionnel a créé la surprise et la stupeur cette semaine. Alors que l’on croyait l’affaire pliée, entérinée, voire acquise, voilà un nouveau coup de massue pour la liberté d’expression en matière d’alcool. Et au-delà de ce principe cher à notre démocratie, c’est aussi un coup de massue pour l’économie vitivinicole : l’oenotourisme, souvent mis en avant pas la filière pour défendre cet amendement, a et aura besoin de communiquer pour se développer. Or sans encadrement clair de la publicité, les acteurs de l’oenotourisme devront jouer aux équilibristes pour promouvoir leurs offres et accepter cette situation d’inconfort dans laquelle évolue la filière depuis plus de vingt ans.
De l’extérieur, le refus du Conseil constitutionnel ressemble à un camouflet pour le gouvernement. Celui-ci s’agite autour de l’oenotourisme, en le sacrant l’un des fleurons du rayonnement français à l’étranger. Si dans le même temps, ce fleuron doit se restreindre sur le levier principal de sa promotion, à savoir la publicité, cette politique du Ministère des affaires étrangères se teinte d’accents ubuesques. Reste que cela n’est pas vraiment nouveau. La France a souvent préféré promouvoir son savoir-faire viticole à l’extérieur de ses frontières plutôt qu’en son sein. Et ce, malgré l’importante représentation des fortunes françaises dans la filière.