'après son bilan provisoire, la Commission des Comptes de l’Agriculture et de la Nation estime que les activités agricoles françaises ont dégagé en valeur 74,3 milliards d'euros en 2014 (-5 % par rapport à 2013, hors subvention). Les vins sont les premiers contributeurs à ce résultat, en réalisant 16,6 % (+2 points par rapport à 2013), avec un chiffre d'affaires de 9,68 milliards € pour les seuls vins AOC (+2 %) et 2,67 milliards d'euros pour les autres vins (respectivement +2 et +5 %). La filière viticole passe ainsi devant le bétail (bovins, équidés, ovins, porcins...) qui représente 15,2 % de la valeur agricole nationale (-0,8 point) avec 11,3 milliards € (-5 %), et devant les céréales (blés, maïs, orge...) qui pésent pour 14,8 % de la valeur totale (-1,1 point) pour 11,03 milliards € (-12 %).
Pour l'ensemble de l'agriculture française, les services statistiques ministériels estiment que l'année 2014 aura été marquée par un « surcroît de volume de la production (+ 6,5 %), en partie effacé par une nouvelle baisse sensible des prix (- 5,1 %) ». Une tendance qui ne se retrouve pas dans le monde viticole souligne le rapport : « malgré la remontée des volumes (+12,1 %), le prix de la production de vin demeure ferme (+ 2,5 %). En effet, les stocks demeurent faibles, limitant les disponibilités et permettant aux prix de se maintenir à un haut niveau. » Les vins AOC affichent ainsi des hausses de 12,7 % en volume et de 1,9 % en prix moyen. Quant aux vins à IGP et vins de France, si leurs volumes n'augmentent que de 0,3 %, leur prix se bonifie de 11,9 %. A noter cependant que les vins de base à eaux-de-vie AOC voient leurs volumes croître de 24,3 % quand leurs prix diminuent de 3,8 %.
Pour les autres productions, la valeur du bétail connaît sa première diminution en cinq ans, conséquence de la fin des quotas laitiers (entraînant un renouvellement des cheptels et une hausse des mises à la réforme, et donc à l'abattage) et de l'embargo russe (notamment sur la filière porcine). Pour les céréales, le repli des cours internationaux, amorcé en 2013, se poursuit en 2014, et n'est qu'en partie compensé par de meilleurs rendements (grâce aux pluies estivales et la belle arrière-saison).
[Illustration : Evolution du poids des différentes filières dans la valeur de la production agricole nationale (hors subventions) en 2013 et 2014 ; INSEE]