A long terme, notre objectif est de faire reconnaître l'Australie comme étant le premier pays producteur de vins » annonce bravement Brian Walsh, le président de l'Autorité des Raisins et Vins Australiens (l'AGWA, officiellement rebaptisée Wine Australia), qui reconnaît que « la perception générale de la qualité de nos vins est, selon nous, inférieure à sa réalité, ce qui se traduit par des prix plus bas que ceux que nous méritons ». Un programme on ne peut plus ambitieux, qui se traduit d'abord par la mise en place de l'AGWA Strategic Plan 2015-2020. En discussion depuis décembre 2014, ce plan quinquennal se pose en outil fédérateur, se basant sur les interpellations des opérateurs et sur un pilotage « se basant essentiellement sur des faits, des données, une vision du consommateur et une mise au point sur le marché ».
En pratique, Wine Australie se pose deux priorités : le développement de la demande pour des vins australiens premiums (qui passe aussi par la recherche viti-vinicole pour « l'expression de terroirs uniques ») et l'amélioration de la compétitivité de sa filière (par le transfert de nouvelles technologies pour modéliser les équilibres entre offre et demande). Pour arriver à se différencier et afficher une meilleure rentabilité, les vins australiens, « nous avons mis en place des objectifs ambitieux et transgénérationnels, en nous projetant 30 ans dans le futur. Ce qui reflète les cycles longs et la nature de la viticulture, de la vinification et du développement des marchés » conclut Brian Walsh.
Ces objectifs audacieux sont portés par un taux de change avantageux et le rebond des exportations en 2014 (après 6 années de repli), mais également plombés par des déséquilibres structurels (stocks de vins rouges supérieurs à la demande, tandis que les vins blancs manquent).
[Photo de Brian Walsh : AGWA]