près la semaine des primeurs en avril dernier, la campagne de mise en vente des allocations bat son plein depuis un mois. Au final, les propriétés ont globalement opté pour une légère revalorisation de prix (de leur millésime 2014), tandis que les négociants et acheteurs n'ont pas laissé tomber la pression (demandant un alignement, à la baisse, sur le marché). Après le Bordeaux Bashing sur le millésime 2013, « voici revenues les critiques que nous entendons déjà depuis plusieurs années » estime Guillaume Jourdan (Vitabella Luxury & Lifestyle Wine), qui les connaît par cœur : « les prix des grands Bordeaux sont trop élevés et le système du négoce à Bordeaux est « has been » ». Mais pour lui, « le vrai problème de Bordeaux n’est pas là. Bordeaux connaît une période de transition majeure ». Il estime en effet que « les grands châteaux de Bordeaux traversent une période compliquée durant laquelle ils doivent repenser leur stratégie marketing. […] Les grands Bordeaux doivent seulement aujourd’hui se donner les moyens de leurs ambitions en adoptant une stratégie de marque de luxe. Ce sans quoi, à terme, la stratégie des grands Bordeaux sera vouée à l’échec. »
Produit alliant rareté et cherté, un vin de luxe doit également comporter un volet d'exclusivité. Son image et sa reconnaissance sont fondamentales pour donner du lustre à une marque. « Un prix élevé, seulement, ne suffit pas. Il doit aussi y avoir de la séduction autour de la marque. Une petite production, seulement, ne suffit pas. La désirabilité d’une marque est corrélée à la différence entre la notoriété de la marque et son taux de pénétration » explique ainsi Guillaume Jourdan. Pour lui, « le luxe est l’ordinaire des gens extraordinaires et l’extra-ordinaire de tous les autres », y voyant « avant tout le futur de la tradition. Et les prestigieux châteaux de Bordeaux ont toutes les cartes en main pour réussir. »
[Source : Vitabella/Vitisphere ; Photo de Guillaume Jourdan : Vitabella Luxury & Lifestyle Wine]



