’Union des vignerons du Beaujolais (UVB) s’est lancée dans la mise en Å“uvre d’un nouveau programme de travail pour réfléchir à la montée en gamme et à une meilleure valorisation des vins produits sur les coteaux du Beaujolais. « Peu de personnes le savent, y compris dans le monde viticole, mais le Beaujolais est l’un des vignobles, pour ne pas dire le vignoble de France, à posséder le plus de surfaces en fortes pentes, témoigne Frédéric Laveur, responsable professionnel à l’UVB du projet. Il est donc primordial pour notre vignoble de se préoccuper de cette problématique pour accompagner et aider les producteurs concernés à progresser dans leur stratégie, vis-à -vis notamment de la rentabilité, et dans leur réflexions personnelles ».
Les parcelles les plus abruptes, dont les pentes dépassent les 25% et peuvent même par endroit dépasser les 50%, représentent 2.300 hectares sur les 19.000 ha du vignoble du Beaujolais. Des vignes qui donnent lieu à « des vins de qualité » et qui coûtent cher à produire, et qui restent, aux yeux des responsables professionnels viticoles du Beaujolais, sous-valorisées.
Mieux valoriser les vignes et les vins issus de ces coteaux aurait un triple intérêt. D’un point de vue marketing d’abord, car cela participerait à reconstruire une image plus « positive » de l’appellation Beaujolais. D’un point de vue économique ensuite, dans le sens où les viticulteurs pourraient espérer tirer un meilleur prix des vins issus de ces vignes et ainsi, dégager une meilleure rentabilité. Parallèlement, cela redonnerait de « l’attractivité » à ces parcelles, qui sont petit à petit « délaissées » par les vignerons. « L’enjeu est donc vital », résume Frédéric Laveur.
Concrètement, ce programme de travail s’est déjà traduit par la création d’une Commission spéciale « coteaux » au sein de l’UVB, qui mène une réflexion sur les pistes possibles à étudier. Des moyens financiers – 20.000€ sur douze mois – ont par ailleurs été affectés par l’ODG Beaujolais et Beaujolais-villages, pour pouvoir mettre en Å“uvre. Définition de la notion de « coteaux », recensement et cartographie, travail sur les aspects techniques, économiques, différenciation des cuvées issues de coteaux, communication, etc. : pour l’aider à avancer sur toutes ces thématiques, l’UVB a fait appel aux services la chambre d’agriculture du Rhône. Une réunion de présentation a été organisée début avril 2015 dans le vignoble, afin d’expliquer aux viticulteurs l’objet de ce nouveau programme, dont la première phase durera un an.
« L'idée, à terme, est de faire émerger des vins sur notre AOP au potentiel qui pourrait être très important, avec donc un volume probablement assez restreint, conclut Frédéric Laveur. Cela permettrait de les différencier et les mettre en valeur ».
[Crédit photo: UVB]