omment sera appliqué le contingent en matière de plantation ? La réponse, ou peut-être seulement un début, devrait être donnée par le décret "plantation" présenté aujourd'hui, 15 avril au Conseil spécialisé de FranceAgriMer. Satisfait des travaux qui ont été menés durant la rédaction du texte avec le Ministère de l'Agriculture, Michel Chapoutier, président de l'Union des Maisons et Marques de vin (UMVIN), veut toutefois rappeler, avant la tenue du Conseil spécialisé, la position du négoce. «On voudrait éviter que les locomotives soient sacrifiées sur l'hôtel des contingents ». En clair : l'UMVIN ne veut pas que la croissance annuelle du vignoble soit limitée en dessous de 1% de la surface totale plantée (accroissement maximale autorisé par la législation européenne).
Sans jamais l'avouer franchement, l'UMVIN semble cependant le redouter et martèle les arguments qui vont dans le sens de l'utilisation de toute la capacité d'accroissement prévue par l'Europe. « Dans quels secteurs d'activité, limite-t-on la croissance annuelle à 1% ou en deçà ? Dans ces conditions, quelle entreprise peut construire un business plan ? » s'interroge Michel Chapoutier. « En Espagne ou en Italie, certains commencent à trouver que le seuil de 1% est trop faible » surenchérit Nicolas Ozanam, délégué général de l'UMVIN. En clair : le seuil de 1% est déjà limitant, il n'est pas nécessaire de contraindre davantage le potentiel d'accroissement du vignoble.
L'UMVIN rappelle donc les règles. « Il s'agit d'autorisations de planter que l'on peut réguler à partir de deux arguments. Le premier concerne un risque d'atteinte à l'image d'une appellation (difficile à prouver), le second doit démontrer un risque de surproduction. Et il faudra en apporter la preuve. La surproduction : c'est quand les cours diminuent » estime Michel Chapoutier. Et d'insister : « Si une entreprise veut planter 25 hectares dans le cadre du nouveau régime, il n'y aura pas moyen de lui dire que cela fait trop » pronostique-t-il.
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