a Corse est particulièrement exposée au risque de contamination par la bactérie « Xyllela », dans la mesure où de nombreux pépiniéristes importent en masse des plants d’oliviers et autres arbustes ornementaux, en particulier d’Italie : « Des plants d’arbres arrivent tous les jours par semi-remorques entiers, depuis les quatre ports corses, explique Jean-Marc Venturi, président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse et viticulteur. Les pépiniéristes corses travaillent avec l’Europe entière ! ». En viticulture, la donne est différente, car les plants proviennent en grande partie de France : « Nous sommes donc moins exposés… Mais le risque reste sérieux », poursuit celui-ci.
Des mesures de quarantaine ont été prises en Italie dans la région contaminée des Pouilles, afin d’empêcher toute sortie de végétaux depuis ce territoire. Malgré ce dispositif sanitaire, les responsables professionnels agricoles corses - les oléiculteurs en premier lieu, relayés par la voie de leurs élus politiques - restent inquiets. Ils craignent une mauvaise « étanchéité » du « cordon sanitaire » actuellement en place en Italie du Sud.
« Nos confrères italiens nous signalent que la maladie a tendance à remonter vers le Nord, malgré la quarantaine », témoigne Jean-Marc Venturi. « Il arrive que des plants d’oliviers réussissent à passer le cordon sanitaire, en transitant par d’autres voies, confirme Eric Poli, président de l’interprofession des vins de Corse. Il faut donc trouver des moyens de le rendre plus efficace et de le faire respecter. Nous devons être extrêmement vigilants sur l’approvisionnement afin de ne pas amener cette maladie sur le territoire ». Une fois installée sur l’île, la bactérie pourrait en effet décimer des milliers d’oliviers, mais aussi, contaminer d’autres espèces végétales, comme la vigne.
Du côté viticulteurs, l’heure est également à la vigilance, mais l’inquiétude reste, pour le moment, contenue : « Il n’y a eu pour le moment aucun signal d’alerte sur oliviers en Corse, relativise Jean-Marc Venturi. L’inquiétude est donc là, mais elle n’est pas forte. Les viticulteurs sont davantage focalisés sur l’esca qui attaque leurs vignes et pour laquelle ils n’ont aucune solution !».
Pour tenter d’apporter des informations aux professionnels agricoles corses sur le sujet, la Chambre d’agriculture et la préfecture viennent d’éditer des brochures, diffusées à tous les producteurs de l’île. Un numéro vert a été également mis en place pour signaler tout symptôme ou suspicion de symptômes, sur les espèces potentiellement concernées, dont la vigne...
Crédit photo: CIV de Corse