n mois aprés le premier pronostic, l'Institut Argentin de la Vitiviniculture (INV) vient de préciser ses prévisions en les révisant à 2,65 millions de tonnes de raisins. La récolte serait ainsi en hausse de 0,8 % par rapport à l'an passé, et se situerait dans la moyenne historique (2,64 millions de tonnes sur les 13 derniers millésimes). Présentant des chiffres en léger repli, Claudia Quini (pôle de recherche de l'INV*) explique qu'il s'agit « de la conséquence d'orages de grêles et d'abondantes pluies dans les provinces de La Rioja, Córdoba et Valle de Río Negro ». Premier vignoble argentin, la région de Mendoza s'attend à récolter 1,89 t (+4,5 %) et s'apprête à accueillir les fêtes des vendanges (84 % des chambres d'hôtels sont déjà réservées rapporte le site WineSur).
Mais même avec les élections des reines du vignoble (photo), le cœur viticole n'est pas à la fête. Son moral reste en effet maussade alors que les résultats économiques mitigés de 2014 (notamment la chute libre du vrac à l'export) semblent se poursuivre, voire s'aggraver sur 2015. Le mois de janvier a non seulement enregistré une nouvelle baisse globale des exportations (-10 % pour les moûts, -5 % pour les vins), mais « une augmentation des envois de vins à la vinaigrerie, tandis que la distillation est en repli » rapporte l'INV.
La chute de la rentabilité viticole reste le mal du vignoble argentin. Un hectare de malbec a ainsi vu son revenu moyen tomber à 43 200 pesos en 2014, alors que ses coûts de production s'élevaient à 40 800 pesos : « avec un excédent de 2 400 pesos [NDLR : soit 143 euros], on ne peut évidemment pas maintenir d'investissements. De toute évidence, le cépage emblématique de l'Argentine ne permet plus de gagner sa vie sur le long terme » tranche la revue Area del Vino.
* : Et également présidente de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV).
[Photo : Les Reines du Vignoble Argentin en visite à l'INV ce 4 mars, guidées par Claudia Quini (de dos) ; INV]