Lancé il y a deux ans, l'enseigne de caviste spécialisée bib® s'est positionnée sur le haut de gamme

Bibovino n'a pas encore trouvé le prix psychologique du bib®

ancé il y a deux ans, la chaîne de caviste spécialiste du bib®, Bibovino, est en plein développement avec un objectif en tête devenir « la référence du vin haut de gamme » pour ce contenant. Cette année, un Croze-Hermitage a rejoint la trentaine de références du magasin. Emballé dans un tube, il est vendu 42 euros (soit 10,5 euros/le col). « C'est la première fois que nous dépassons le seuil de quarante euros. Or ce vin est une de nos meilleures ventes, ce qui nous fait dire que nous n'avons pas encore trouvé le prix psychologique du bib® » indique Franck Roesh, responsable des ventes.

Le démarrage de la chaîne se passe bien. En un an, la première boutique ouverte rue Charlot, avec accès direct sur le célèbre marché des Enfants Rouges, réalise un chiffre d'affaires de 200 000 euros. (50% avec la vente des bib, 25% en vente au verre, et 25% en CHR et événementiel). Sur l'année 2014, 15000 bib® ont été écoulés. « L'objectif est de passer à 50 000 voire 100 000 bib® vendus cette année» souligne Franck Roesh. 2015 devrait en effet être un tournant avec un important projet d'expansion de la franchise qui compte aujourd'hui 8 magasins. « Notre objectif est d'ouvrir un magasin par mois cette année » annonce Franck Roesch. Les grandes métropoles françaises sont visées (Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Toulouse...) mais  Bibovino devrait également continuer à se développer à l'étranger (il existe un magasin à Tel-Aviv). Bruxelles accueillera un lieu de vente au printemps et des démarches sont engagées en Grande-Bretagne.

Pour Franck Roesch, la clé de ce succès vient de l'accueil réservé à la clientèle. « Ici on est obligé de goûter pour acheter » lance-t-il à la cantonade. Et c'est vrai ! Tout est fait pour que amener le client à entrer en contact avec le produit, comme s'il rentrait dans un caveau de vigneron. Or « quand il goûte, il s'engage déjà à l'achat» glisse Franck Roesch. Le rapport qualité prix qui repose sur la sélection des vins fait le reste. Et c'est là que le talent de Bruno Quénioux entre en jeu. C'est lui qui sélectionne les vins qui pourront porter la marque Bibovino : des vins bio, biodynamiques, natures ou qui ont a minima intégré des pratiques écologiques. Les vins doivent avoir subi le moins de traitements œnologiques possible. « Nous vendons des vins vivants » résume Franck Roesch.

Et cela demande également un savoir-faire. La mise en bib® est réalisée près de Villefranche-sur-Saône en Beaujolais. Un soin particulier est apporté à cette étape avec notamment un balayage à l'azote de l'espace libre de la poche. Le transport et le stockage se fait sous température contrôlée. La mise est réalisée tous les mois avec un objectif de vendre les bib® dans les six mois après cette étape, durée qui varie suivant les vins et leur capacité à encaisser l'oxydation. Avec le recul, Bibovino commence à s'interroger sur les capacités d'évolution des vins en bib®. L'enseigne lance même une petite opération de test car « nous avons remarqué que si les vins évoluent plus vite, ils vieillissent néanmoins dans le bon sens ». Affaire à suivre !

Les trois fondateurs de Bibovino (de gauche à droite) : Franck Roesch, Michel Gillet, Bruno Quenioux.

Crédit photo : Bibovino