n nouvel équilibre dans le marché du vin en Vallée du Rhône est-il en train de se créer ? C’est en tous cas une question que se pose actuellement le service économique d’InterRhône, pour les Côtes du Rhône.
Les niveaux de commercialisation, de récolte, de prix et de stocks sont quatre indicateurs qui ont évolué ces dernières années. Concernant le premier, « On s’oriente vers un positionnement sur un marché plus restreint, celui du milieu et du haut de gamme, avec l’entrée de gamme qui a fortement baissé, indique Brice Eymard, d’InterRhône. L’enjeu pour l’appellation étant donc désormais de conquérir de nouveaux marchés « milieu de gamme », avec des niveaux de prix plus élevés ». La récolte globale, du fait de la restructuration en cours du vignoble et des faibles rendements liés aux aléas climatiques, est plus faible qu’avant. Les prix vrac sont plus soutenus et enfin, il y a moins de stocks qu’auparavant, le niveau étant passé désormais sous la barre des six mois.
Un équilibre potentiel qui paraît « plus sain » donc, mais qui demande encore quelques années pour se confirmer, et qui sous-entend trois conditions, selon l’économiste. La première est que cet équilibre impose davantage d’exigences sur le plan qualitatif et de plus gros investissements sur le plan marketing, « afin d’être à la hauteur du positionnement ». La seconde est que le volume de récolte ne ré-augmente pas d’un coup… « Or celle-ci reste dépendante de la météo et des surfaces en restructuration ». La dernière enfin est qu’il permette aux opérateurs une bonne pérennité économique : « Entre un prix vrac plus soutenu pour le vignoble, à 138€/hl, et un prix du col pour le consommateur qui doit rester acceptable, il faut être sûr que l’ensemble de la chaîne puisse suivre…Les metteurs en marché doivent aussi pouvoir conserver des marges qui leur vont bien… », conclut Brice Eymard.
Crédit photo: J Cassagnes