Aujourd'hui, nous refusons de front le compte pénibilité, actuellement à l'état de projet de loi (il n'y a pas eu de décret formel). Nous ne l'acceptons pas et nous ne l'appliquerons pas » prévient Bernard Solans, le président de la Fédération des Coopératives Vinicoles d'Aquitaine. Cette position syndicale a été adoptée nationalement le 18 décembre dernier, lors du congrès Coop de France. Président de la Confédération des Caves Coopératives Vinicoles Françaises, Boris Calmette précise que son organisation « n'est pas contre le fait que les gens partent plus tôt à la retraite, surtout pour les emplois difficiles. Mais le problème de cet outil, c'est qu'il est inapplicable dans le cadre de nos entreprises coopératives. » La mise en œuvre du compte pénibilité serait en effet irréalisable dans la filière, à cause de la polyvalence liée aux tâches viti-vinicoles. Une difficulté d'autant plus insurmontable qu'alors que l'on « nous parle de simplification, on nous ajoute une arme de guerre administrative... » souligne Bernard Solans.
Avec des arguments similaires, la FNSEA avait interpelé début décembre le ministre de l'Agriculture sur la complexité du « compte personnel de prévention de la pénibilité ». Le premier syndicat agricole doit d'ailleurs proposer mi-janvier des adaptations de cet instrument aux filières agricoles. En vigueur depuis le premier janvier, cet outil donnera en théorie des points aux salariés « exposés à des facteurs de pénibilité ». Evalués par l'employeur, ces points pourront être convertis « en temps de formation pour sortir d’un emploi exposé à la pénibilité, en passage à temps partiel en fin de carrière avec maintien de rémunération, en trimestres de retraite ». Pour l'instant, le Compte Prévention Pénibilité est limité aux travaux de nuit, répétitifs... Mais il est bien ouvert aux salariés du régime MSA. Pour en savoir plus sur ce système, le gouvernement lui a dédié un site.
[Photo : Viña Concha y Toro]