Il est légitime de se demander pourquoi un vendangeur toucherait des aides supplémentaires par rapport à un ramasseur de pommes, de cerises, ou de fraises » a lancé Brigitte Allain députée Europe Ecologie les verts de Dordogne et viticultrice, lors du débat sur l’évolution du contrat vendange le 6 novembre à l'Assemblée Nationale. Le projet de loi de Finance, qui passera début décembre au Sénat, prévoit de supprimer l’exonération de charges sociales dont bénéficiait le contrat vendange depuis 2002.
La prise de position de Brigitte Allain a fortement agacé dans les rangs des syndicats professionnels de la viticulture. Pourtant, Brigitte Allain maintient sa position et affirme : « le choix de vendanger à la main est un choix qualitatif fait par le vigneron ou l’appellation. C’est un investissement ». Mais pour la députée, ce choix ne doit pas se répercuter sur des dispositions fiscales. « En termes de fiscalité, tous les saisonniers doivent être sur un même pied d’égalité». C’est cette égalité qu’elle défend. « Quand je suis députée, je ne suis pas défenseur des viticulteurs, je défens tous les citoyens. Mes choix de vote sont faits au nom de tous les citoyens ». Interrogée sur l’augmentation du revenu brut, que pourraient être contraints d’opérer les viticulteurs, elle répond du tac à tac. « Je rappelle que l’exonération de charge représente epsilon. Je suis viticultrice, je sais de quoi je parle. A un moment donné, on a fait des choix sociétaux, ceux de participer au pot commun des cotisations sociales». Par ailleurs, elle fait valoir que « le pacte de responsabilité permettra de soutenir le maintien des salaires ».
La députée reprend ainsi de nombreux arguments développés par Stéphane Le Foll pour défendre le projet gouvernemental. « J’adhère totalement à ce qu’a dit le ministre » tout en insistant, « je ne suis pas toujours en accord avec lui ».
Photo : Brigitte Allain