
Le prix moyen des vignes de la plupart des vignobles Aop français reste quasiment stable en 2012, il s'établit à 58.700 €/ha. (© Terre-net Média) Selon le rapport sur l'immobilier rural 2012 de la Fédération nationale des Safer, le prix moyen des vignes de la plupart des vignobles Aop français reste quasiment stable en 2012 : il s'établit en effet à 58.700 €/ha, soit + 2,6 % par rapport à 2011 et à peine 1 % d’augmentation en valeur constante. La tendance est donc à un ralentissement dans la progression du prix des vignes Aop hors Champagne, « reflétant la faible évolution des prix dans la plupart des bassins viticoles ». « C’est la plus faible hausse depuis le retour à la croissance du prix des vignes Aop hors Champagne amorcée en 2006 », commente la FNSafer.
Alors que dans la plupart des vignobles Aop, le marché est donc plutôt attentiste et les prix stables ou en faible augmentation, pour d'autres, la situation est toute autre : les vignobles de Champagne et du Cognac voient en effet leur prix moyen à l’hectare s’envoler : + 21,5 % pour le Champagne, atteignant le chiffre record de 1,088 millions € l’hectare de vigne, et + 10 % pour le Cognac, en hausse pour la deuxième année consécutive. Quelques grands crus sont aussi concernés : crus de Bordeaux, de Bourgogne et des Côtes du Rhône. « Épargnés par la crise européenne, les vignobles haut de gamme, portés par la demande mondiale en produits de luxe, atteignent de nouveaux sommets », analyse la Fnsafer. En 2012, la demande de foncier a en effet été soutenue par l’optimisme concernant la commercialisation sur les marchés hors Union européenne.
Le "top 10" des vignobles les plus chers de France (source FNsafer – marché de l’immobilier rural 2012)
« Les surfaces et la qualité des biens échangés, mais aussi l’étendue et la renommée des terroirs où sont localisées les ventes, jouent un rôle déterminant dans l’évolution annuelle des prix et peuvent expliquer certaines variations », résume la FNSafer.
Evolutions par vignoble
1-Champagne : Le prix moyen des vignes de Champagne a gagné près de 22 % sur l’année 2012 (19,6 % hors inflation) et atteint 1.088.700 €/ha. « La course au foncier par les grandes maisons de Champagne s’est donc poursuivie et le prix des vignes s’en ressent dans tous les départements et toutes les zones de l’appellation », indique la FNSafer.
2- Loin derrière, le prix moyen des vignes en Alsace : il augmente de + 5,5 % entre 2011 et 2012, pour s’établir à 139.900 €/ha en 2012, contre 132.600 €/ha en 2011. La hausse est liée à une progression de 18 % du prix des vignes libres dans le Bas-Rhin en 2012, qui s’établit à 113.500 €/ha. Le rapprochement avec le prix haut-rhinois amorcé en 2009 se poursuit. Dans le Haut-Rhin, le prix en baisse depuis 2009 se stabilise à 159.300 €/ha.
3-Bassin Bourgogne Beaujolais Savoie Jura : le prix moyen augmente de 2,5 %, à 135.500 €/ha, contre 132.200 €/ha en 2011.
Bourgogne :
En Bourgogne, la part des personnes morales agricoles progresse en 2012, surtout en valeur, où elles représentent la moitié des acquisitions.
Beaujolais :
Marché « morose » dans le Rhône : Les prix en Aop Beaujolais (10.000 €/ha) et Aop Beaujolais Villages (11.000 €/ha) se sont encore réduits de 5 % après une baisse de 15 % en 2011. Seuls certains crus bénéficient d’une demande qui se maintient et donc de prix stables (Fleurie, Moulin à Vent, Régnié, Chiroubles), ou en hausse (Côtes de Brouilly, Juliénas, Morgon).
Bugey, Savoie :
Bugey : Les prix gagnent 30 % pour atteindre 13.000 €/ha.
Savoie : Le prix des vignes est en légère baisse dans les petites régions agricoles de Chautagne (21.000 €/ha) et Combe de Savoie (32.000 €/ha), en légère hausse dans la Cluse de Chambéry (50.000 €/ha).
Jura :
Les prix des vignes sont stables, excepté une valorisation de 6 % en Aop Arbois (38.000 €/ha). Château-Chalon : 53.000 €/ha ; Côtes du Jura : 22.000 €/ha.
4- Bassin viticole « Bordeaux-Aquitaine »
Stabilisation de ses prix (+ 3,3 % en moyenne, + 1,6 % en valeur constante) à 82.000 €/ha après une hausse de 11 % en 2011.
Le bordelais : en dehors de huit transactions qui ont fait « exploser » le montant des transactions (> 365 millions €), le marché foncier viticole est resté en nombre de transactions sur les mêmes bases que l’année dernière : il a augmenté d’environ 10 % en surface et s’est plutôt réduit en valeur.
Comme en Bourgogne, l’analyse par type d’acquéreurs en bordelais montre en 2012 un retrait des personnes physiques agricoles au profit des personnes morales agricoles qui achètent les biens les plus étendus et de plus forte valeur.
Bergerac, Monbazillac : La situation viticole et les prix n’ont pas évolué depuis l’an dernier (respectivement 10.000 € et 15.000 €/ha). Relative faiblesse de la rentabilité de l’activité viticole, difficulté d’obtenir des financements et donc nombre d’acquéreurs potentiels réduit.
Buzet, Côtes du Marmandais, Côtes de Duras : Dans un marché faible en volumes, les prix sont stables pour les Aop Buzet (15.000 €/ha) et Côtes de Duras (10.000 €/ha) tandis que l’Aop Côtes du Marmandais gagne 6 % à 9.000 €/ha.
5-Bassin Vallée du Rhône-Provence : prix moyen de l’hectare stable, à 37.500 €/ha.
Vallée du Rhône :
Provence
Dans les Bouches-du-Rhône, les prix sont très élevés (Cassis : 75.000 €/ha, Coteaux d’Aix et Côtes de Provence : 30.000 €/ha, Baux de Provence : 40.000 €/ha) ; Le prix des Côtes de Provence s’aligne sur celui des Côtes de Provence varoises (36.400 €/ha). Dans le Var, le succès des vins rosés entraîne une forte demande en vigne de qualité. Les vignes destinées à la production de vin rouge sont réorientées vers celle de vin rosé. L’appellation Bandol : prix du foncier viticole très au-dessus de la moyenne (100.000 €/ha).
6-Bassin Cognac :
Après un gain de 13 % en 2011, le prix moyen national des vignes à eaux-de-vie Aop, reflet principalement de celui des vignes de Charentes-Cognac, croît encore de 12 % en 2012 et atteint 35.200 €/ha. La commercialisation florissante sur les marchés internationaux hors Union européenne pour la deuxième année consécutive a soutenu la demande en vignes dans le bassin Charentes-Cognac. Les acquéreurs de vignes acceptent de payer au prix fort le foncier qui sécurise leurs approvisionnements, notamment en Grande Champagne (45.000 €/ha) et dans certains secteurs de Fins bois (40.000 €/ha en Charente). Borderies : 40.000 €/ha (Charente), Petite Champagne : 35.000 €/ha, bons bois : 25.000 €/ha (Charente).
7-Bassin Val de Loire – Centre : il connaît une embellie, portée par une petite hausse de 2,2 % à 27.700 €/ha après deux années de baisse consécutives (27.100 €/ha en 2011).
Centre-Loire, Berry : dans les appellations Menetou-Salon (87.000 €/ha), Quincy et Reuilly (67.000 €/ha), le marché des vignes est très fermé. Les prix des vignes sont donc à la hausse en 2012. Sancerre : Les prix du marché s’élèvent en moyenne en fin d’année 2012 à 110.000 €/ha pour les terres Aop à planter. Ils atteignent 170.000 €/ha pour les vignes plantées et en parfait état. En Indre-et-Loire : stagnation des prix pour chaque appellation, à l’exception des appellations Saint-Nicolas-de-Bourgueil (35.000 €/ha, - 13 %) et Vouvray (23.000 €/ha, - 8 %) dont les prix sont en baisse. Dans le Loir-et-Cher, en AopTouraine : les ventes de parcelles de vignes en « fin de vie » ou de terres à vigne à des valeurs peu élevées sont toujours nombreuses. Mais les plantations au cépage et au terroir valorisant ont progressé, confirmant la volonté de replantation et de restructuration des exploitations commercialisant leur production en vente directe. L’attrait pour l’Aop Cheverny (8.000 €/ha) se confirme, mais les transactions de vignes dans ce secteur restent presque inexistantes. L’Aop Coteaux du Vendômois (4.000 €/ha) est toujours en grande difficulté, même si les viticulteurs mettent en place des actions pour faire connaître leur appellation. En Anjou, dans un contexte de réouverture du marché foncier viticole par rapport aux années 2010 et 2011, les prix se maintiennent en 2012. Aop Anjou : 12.000 €/ha. Pays nantais : En Loire-Atlantique, le marché viticole est stable depuis 5 ans et le prix des vignes se réajuste légèrement à la hausse (Aop Gros Plant : 6.800 k€/ha, Aop Muscadet : 8.000 €/ha).
8- Le marché des vignes dans le bassin Sud-Ouest, toujours réduit, se caractérise par une grande stabilité des prix, à 13.500 €/ha, le léger recul par rapport à 2011 provenant de la baisse notable du prix des vignes en Aop Madiran.
Dans les vignobles de Madiran (815 ha en 2011) et de Pacherenc du Vic-Bilh (171 ha) : les valeurs dominantes pour ces deux vignobles se stabilisent à 18.000 €/ha dans le Gers et les Hautes-Pyrénées, tandis que l’hectare de Madiran ne se valorise plus qu’à 14.000 € dans les Pyrénées-Atlantiques. Saint Mont : la valeur dominante se stabilise à 15.000 €/ha. Vignoble Igp Pays des Côtes de Gascogne : On constate un écart important entre les prix du vin payés aux coopérateurs et ceux pratiqués par les viticulteurs indépendants. Cet écart se retrouve dans les valeurs de foncier engagées par ces différents acteurs. Prix moyen : 11.500 €/ha. Fronton : En 2012, les échanges ont été très réduits et la valeur dominante est stabilisée à 8.000 €/ha. Cahors : la reprise des transactions foncières dans le domaine viticole, constatée en 2011, s’est renforcée en 2012 ; Prix moyen : 10.000€/ha. Marcillac (30.000 €/ha), Entraygues, Estaing : La demande potentielle reste forte mais les prix sont variables. Gaillac : 2011 déjà, puis 2012, marquent la fin d’une assez longue période de très faible activité sur le marché foncier viticole. Au 2ème semestre, la demande foncière s’est nettement concrétisée, afin de consolider les approvisionnements sur le long terme (création de Sci ou Gfa). Les prix à l’hectare restent cependant stables (10.000 €/ha).
9-En Languedoc-Roussillon :
Région marquée par la prédominance des vins Igp qui représentent 75 % de la production régionale. Le segment des vins de table (vins sans IG) ne représente plus que 8 % de la production. Les vins Aop représentent 17 % du volume produit. Alors que l’on constate une augmentation généralisée du prix des vignes Igp (Hérault : 13.000 €/ha, Gard : 12.500 €/ha, Aude : 12.000 €/ha), le prix des vignes est en baisse pour la plupart des Aop du Languedoc-Roussillon. 2012 est une année de réajustement des prix. « La faiblesse du prix des vins n’incitant pas les acquéreurs à investir, ces vignes ne trouvent pas preneur ». Prix des appellations génériques : Corbières (9.000 €/ha), Minervois (9.000 €/ha), Côtes du Roussillon (9.400 €/ha) et de Languedoc (entre 11.500 et 14.000 €/ha). Le marché foncier y est atone avec une offre de vignes importante mais des acquéreurs absents. Dans les appellations Picpoul de Pinet (23.000 €/ha), des muscats, crémants et blanquettes de Limoux (12.500 €/ha), le prix des vignes y est stable. Pour les appellations héraultaises du Pic Saint-Loup (37.000 €/ha) et des terrasses du Larzac (16.000 €/ha) : le marché foncier est faible, marqué par une demande supérieure à l’offre.
Les prix des vignes entre les bassins viticoles français varient d'un facteur pouvant allant de 1 à 100. (© FNsafer)