
De nouveaux types de capteurs permettent de connaître plus tôt la date de récolte. (© Terre-net Média)
Les appareils de mesure de qualité de la vendange ont été marqués, ces dernières années, par l'arrivée de nouveaux types de capteurs, l’acquisition toujours plus rapide des informations ou encore la mise à disposition de nouveaux paramètres mesurés.
D'une façon générale, ces outils ont comme objectif « de permettre de connaître plus tôt la date de récolte et de caractériser le potentiel, afin d'intervenir plus rapidement et ainsi éviter des états de surmaturité ou des états sanitaires trop dégradés », commente Emmanuel Vinsonneau, ingénieur à l'Institut français de la vigne et du vin de Bordeaux. Ils permettent en effet d’évaluer l’état de maturité technologique et/ou phénolique, le potentiel de la vendange, ou encore la date de récolte, à la parcelle pour les capteurs piétons ou au quai de réception ou au laboratoire s'ils sont statiques. Les derniers nés font appel à différentes technologies : infrarouge, spectrophotométrie ou imagerie numérique.
L'Ifv en teste actuellement six, en partenariat avec la Chambre d’agriculture de Gironde. L'objectif : évaluer la fiabilité des mesures et leur facilité d’utilisation, d’acquisition et de traitement des données.






Les premiers résultats obtenus issus de ces expérimentations concernent les tests du « MT04 » : « Ils font fait apparaître une bonne corrélation entre les valeurs en anthocyanes données par l’équipement et celles mesurées en laboratoire », raconte Emmanuel Vinsonneau. Concernant le suivi des cinétiques d’évolution des anthocyanes, l’évolution est similaire entre celles données par le « MT04 » et celles obtenues en laboratoire. L’appareil a également donné satisfaction sur la possibilité de sélection parcellaire, grâce à une bonne différenciation du potentiel qualitatif selon les groupes de parcelles. Enfin, l’appareil permet une certaine rapidité des mesures, étant directement effectuées sur broyat. "Mais ce matériel représente tout de même un investissement relativement important et reste donc plutôt réservé à de grosses structures", tempère l'ingénieur.
Les autres résultats concernent les essais du « Luminar 5030 », celui-ci permettant de mesurer les potentiels technologique et phénologique par infrarouge. « Sur 2008 et 2009, on a un modèle assez robuste, qui a donné une bonne corrélation entre paramètres prédits et paramètres d’équipements, explique Emmanuel Vinsonneau. Mais pour 2010, on a un modèle beaucoup moins robuste, avec en effet un millésime marqué. C’est un peu la limite de ce type de mesures dans le proche infrarouge où, pour avoir une justesse de résultats, il faut énormément de données, sur plus de millésimes, plus de cépages, plus de potentiel de vendange, afin d'avoir une meilleure corrélation.» Pour ce premier bilan donc, des améliorations doivent encore être apportées pour répondre mieux à la demande, notamment en termes de données obtenues, de conditions d’utilisation mais aussi en termes de coût d’investissement de l’équipement.
Enfin, concernant le « Labmaster », l’équipement est très fiable. Cependant, la méthodologie et le transfert de technologie pour la filière viti-vinicole, bien que fiables également, sont assez lourds. Selon l’ingénieur, celui-ci devrait donc « rester un outil dédié à l'expérimentation, faute de pouvoir transférer la méthodologie à plus grande échelle ».
Quant au Multiplex, au Dyostem et au Spectron, leurs résultats devraient être connus d'ici l'an prochain, « beaucoup de travaux restant à accomplir». Des nouveautés qui doivent aussi rester de "simples" outils d’accompagnement et d’aide à la décision et qui ne doivent, en aucun cas, remplacer l’Homme lui-même, au travers de la dégustation des baies.