Quatorze étudiants de l'Ecole des Beaux Arts de Bordeaux ont
planché sur le thème "un vignoble, une émotion", du premier
concours de l'Institut culturel Bernard Magrez. (© Terre-net Média)
Quatorze étudiants de l'Ecole des Beaux Arts de Bordeaux ont planché sur le thème "un vignoble, une émotion", décidé par Bernard Magrez, dans le cadre du premier concours de son nouvel Institut culturel.
Le propriétaire de 37 vignobles dans le monde entend ainsi donner un « coup de pouce » aux jeunes artistes pour les aider à percer.
Interpréter librement le concept du vignoble« Quand on a la chance d'avoir connu la réussite, on se doit de la partager », souligne l'homme d'affaires, pour expliquer ce qui l'a poussé à fonder sa "villa Médicis" au coeur de Bordeaux pour accueillir en résidence des artistes dans le besoin. Une « pépinière de création où le public pourra entrer et sortir, voir le travail des artistes et leurs ateliers », explique à l'Afp Ashok Adicéam, directeur de l'Institut culturel. Toute première étape de cet Institut, qui ouvrira réellement ses portes début mai au château Labottière à Bordeaux : l'exposition, jusqu'au 28 mars, des oeuvres de quatorze jeunes artistes sélectionnées par un jury sur une trentaine de projets. Il s'agissait d'interpréter librement le concept du vignoble, dans toutes ses dimensions.
L'un a été inspiré par la pourriture noble indispensable pour concevoir le sauternes, un autre par les rafles de raisin aux formes tortueuses. Une étudiante s'est penchée sur "la part des anges", l'alcool qui s'évapore au cours de la vinification, une autre encore sur les bouteilles, à travers les expériences qui aboutissent à des formes inattendues. La grande lauréate Marie-Atina Goldet s'est intéressée à la minutie du travail de tri manuel, en réalisant un livre de gravures blanc sur blanc quasiment imperceptibles à l'oeil nu, à découvrir avec une bouteille-loupe.
Une partie de la collection personnelle de Bernard Magrez bientôt exposéeSous l'arcade de pierre du caveau de Pape Clément, le travail d'orfèvre de Julia Garret, deuxième prix du concours : sur une bouteille au verre dépoli s'ouvre, telle une dentelle de métal doré, une réplique des grilles du Château La Tour Carnet, grand cru de Bernard Magrez. La troisième lauréate Julie Regazzacci a représenté en couleurs sur les étiquettes d'une trentaine de bouteilles les différents cépages merlot, cabernet-sauvignon, mais aussi syrah, sémillon, muscadelle et petit verdot, utilisés dans l'assemblage des vins de Bernard Magrez.
Ce passionné d'art achètera six de ces oeuvres. Les trois lauréates recevront une dotation de 4.000 euros chacune et la première sera accueillie en résidence pendant un an avec 5.000 euros par trimestre pour créer en toute sérénité. Ce sera ensuite au tour de Bernard Magrez lui-même d'exposer une partie de sa riche collection personnelle début mai au château Labottière. « Ce projet-là va raconter son journal intime, sa passion toute personnelle et montrer qui il est », commente M. Adicéam. Avant de livrer rapidement les 450 m2 de sa propriété aux artistes souvent méconnus.