e Syndicat des vignerons indépendants d’Alsace (Synvira) estime que le coût des vendanges est en hausse de 30% cette année. La vendange, endommagée à la fois par les conditions climatiques et la présence de la drosophile suzukii, a nécessité la mise en place de moyens humains supplémentaires afin de réaliser les tris nécessaires. « Nous avons embauché davantage de vendangeurs et renoncé à l’utilisation de la machine à vendanger » déplore Pierre Bernhard, président du Synvira.
Le millésime 2014 restera dans les mémoires alsaciennes. « Il est d’excellente qualité » insiste Pierre Bernhard. Mais il a traversé des conditions climatiques délicates. A la fleur, le froid a fait traîner en longueur la floraison, « ce qui a provoqué du passerillage » précise Pierre Bernhard. L’été a été ponctué de grêle (Barr et Colmar), d'une sècheresse, puis des pluies qui ont provoqué un développement de pourriture. Les vendanges ont connu les attaques de drosophiles suzukii. « Au pressurage, on s’est rendu compte que les raisins avaient une peau dure, un taux d’extraction faible » explique Pierre Bernhard.
Dans ces conditions, le Synvira se dit inquiet pour la santé économique des exploitations. « Les ventes aux particuliers, notamment sur les salons, sont en retrait. Les consommateurs achètent rarement plus d’un carton de six bouteilles. Or les ventes de fin d’années font environ 40% de notre chiffre d’affaires annuel » regrette Pierre Bernhard. Sur fond de baisse de stocks suite à plusieurs années de petites récoltes, les vignerons doivent également faire face à des coûts de production annuels qui sont difficiles à valoriser même si le cours du vrac est en hausse. Il s’établit à 2.02 euros/l contre 1.9 euros/L fin août. Et Pierre Bernhard d’indiquer : « Certains vont être tentés de vendre pour générer un peu de trésorerie. Attention, à ne pas tirer les prix vers le bas ».
Photo : Pierre Bernhard, président du Synvira