« La concomitance des périodes de vendanges et de prospection de la flavescence dorée au vignoble...

Drones et flavescence dorée : la détection des vignes atteintes, c'est bientôt automatique

 La concomitance des périodes de vendanges et de prospection de la flavescence dorée au vignoble fait que la disponibilité des personnes n'est pas assurée » constate Franck Brossaud, du centre technique du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB). Un obstacle fâcheux alors qu'il est crucial de repérer le plus précocement possible les ceps touchés par cette maladie de quarantaine. Se mobilisant face à cet enjeu sanitaire majeur, le BIVB est à l'origine d'un projet collaboratif de Détection Automatique des MAladies de la Vigne (DAMAV). Bouclant tout juste son dossier de financement, ce projet repose sur l'imagerie embarquée à bord d'un drone, pour détecter des jaunisses caractéristiques sur le feuillage* en associant caméra multispectrale haute résolution et logiciels de traitements de l'image évolutifs, « apprenant au cours de l'utilisation » explique Marthe Jewell (pôle de compétitivité Vitagora qui soutient le projet), « l'utilisation de drones pour repérer les maladies dans le contexte agricole n'est pas nouvelle, mais cette approche est unique ». L'objectif du projet DAMAV est de proposer à terme un « outil autonome, utilisable directement par les vignerons, sans être tributaire de spécialistes » résume Franck Brossaud. Si le modèle de base de ce dispositif sera dédié à la flavescence dorée, il est déjà envisagé de le décliner aux autres maladies dont les symptômes se manifestent sur le feuillage (à commencer par les tâches de mildiou).

Suite aux résultats prometteurs de l'étude de faisabilité réalisée en 2013, DAMAV va être lancé dès début 2015, pour une durée de 3 ans et un budget de 1,7 millions euros. Ce projet de R&D collaboratif réunit des représentants de la recherche publique (UMR Agroécologie d'AgroSup Dijon), de l'administration (la FREDON étant associé pour le volet administratif) et des entreprises privées (Global Sensing Technologies pour le traitement de données, le constructeur AgroDem pour les drônes, AirBus pour le vol automatisé...) au sein de pôles de compétitivité régionaux. Les tests au vignoble seront encadrés en Bourgogne par le BIVB et à Bordeaux par le groupe Bernard Magrez (qui a investi ce début d'année dans son propre drone). Ce projet ambitieux fait écho à la mise en place au printemps d'un consortium de recherche (Nicéphore Cité, ADERC Bourgogne, Coopérative Céréalière Bourgogne du Sud...) également dédié à l'imagerie embarquée sur drone pour déterminer capteurs adaptés à la détection précoce des pathologies viticoles, ceci afin de « caractériser de manière automatisée la situation sanitaire du vignoble » (cliquer ici pour en savoir plus).

 

 

* : l'utilisation de tracteurs n'étant pas envisageable à cause des vibrations, « un rang de vigne n'est pas du macadam » commente Franck Brossaud. A noter que ce symptôme peut également être le signe d'un cep touché par la maladie du bois noir, seul un test ELISA permettant de les distinguer.

 

 

[Photo du prototype DAMAV : Novadem]