"Il n'y a pas de raison d'avoir peur de sanctions, le vin est un peu une affaire d'Etat : le gouvern

Camarades exportateurs de vins et spiritueux : « ne vous désengagez pas du marché russe ! »

cène bordelaise vue cette semaine : des membres de l'Union des Grands Crus Classés se retrouvent à dîner, font le point sur leurs prochains déplacements internationaux et abordent le prochain événement de promotion collective se tenant en Russie. Tous qualifient ce marché de dangereux, opaque et instable suite à l'embargo russe des produits agroalimentaires européens, « qui a épargné le vin pour on ne sait combien de temps... » Typiquement les commentaires qui exaspérent Oleg Boudaev, le conseiller export d'UbiFrance à Moscou. Il ne comprend tout simplement pas ces craintes : « il n'y a pas de raison d'avoir peur de sanctions et contre-sanctions. Il n'y en aura pas car on peut dire que le vin est un peu une affaire d'Etat. Le gouvernement pousse les consommateurs russes à se détourner de la vodka, mettre en sanction le vin serait mal vu par la population. »

Soulignant que l'Espagne, l'Italie et l'Autriche investissent le marché à renfort de salons, il enrage de voir des désinscriptions de producteurs et négociants pour les prochaines journées du vin organisées par UbiFrance à Moscou (du 19 au 21 novembre à Moscou). Estimant que « le marché reste opportun », il estime qu'« il y a danger pour la position de leaders des vins français. Les vins italiens reprennent la première place selon les sources (les statistiques ne sont pas très fiables, du fait des transits par les pays baltiques), et l'Espagne est première sur le marché du vin en vrac. »

Il est cependant à noter que le marché russe s'est réouvert aux vins géorgiens (ce qui accroît la concurrence sur l'entrée de gamme), que le pouvoir d'achat de la population diminue (suite à l'embargo russe sur les produits européens) et que l'inflation du rouble inquiète (cliquer ici pour en savoir plus). Sur l'année mobile se finissant en juin 2014, 92 000 hectolitres de vins français ont été expédiés vers la Russie, pour un chiffre d'affaires de 53 millions d'euros (respectivement -34 % et +2 %). En 2013 la Russie était la dix-neuvième destination pour les vins et spiritueux français.

 

 

[Photo : musée du Kremlin]