Il n'est Champagne que de la Champagne ». Mantra du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), ce message a beau être répété à l'envi, il ne semble pas être bien assimilé par tous et partout. Les procédures champenoises pour usurpations et détournements de notoriété continuent ainsi d'affluer, allant d'un parfum de Yves Saint Laurent (1993 en France) à une marque de cosmétique chilienne ce printemps, en passant par le yaourt ''Arla au goût de Champagne'' (2002 en Suède) ou une marque d'eau minérale californienne l'an passé. L'ensemble de ces victoires témoigne de la pugnacité (et de la vigilance) du CIVC dans la défense de sa dénomination, quitte à sembler répéter encore et toujours les mêmes combats.
Il y a trente ans, l'interprofession gagnait ainsi son procès contre une marque de cigarettes ''Champagne'' commercialisées en France (voir photo). Rebelote ce 12 juin, le Tribunal de Grande Instance de Lille jugeait non conforme la commercialisation de feuilles de tabac à rouler sous la marque ''Crystal Champs'' accompagnée de représentation d’une bouteille et d’une flûte de champagnes. La société française Royal Distribution Tabac Distri Nord a donc été jugée coupable de détournement d'AOC, tandis que les parties civiles, soit le CIVC et l’Institut national de l’origine et de la qualité, se félicitent de cette victoire contre « l'appropriation de la notoriété d’une appellation d’origine contrôlée et risque de banalisation du nom ».
[Photo : cigarettes françaises Champagne, CIVC]