es annales du vignoble alsacien auront été marquées par le millésime 2010, son climat chaotique et sa récolte réduite, mais aussi par l'action coup de poing du collectif des Faucheurs Volontaires. Le 15 août 2010, ils étaient 62 faucheurs volontaires à réduire (de nouveau*) à néant les essais en plein champs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), en coupant 70 porte-greffes transgéniques plantés afin d'étudier la résistance de la vigne à la maladie du court-noué (maladie virale aujourd'hui sans traitement). Jugés en première instance en octobre 2011 pour « destructions de cultures transgéniques autorisés par l’administration », ces activistes anti-OGM ont été condamnés à une amende solidaire de 57 001 euros** au civil, doublée d'une amende de 1 200 euros pour 6 récidivistes. 54 faucheurs avaient écopé de deux mois de prison avec sursis et ont été porté en appel ce seul volet pénal. La Cour d’Appel de Colmar vient de rendre son jugement : les 54 prévenus sont relaxés, l'expérimentation de l'INRA étant jugée illégale pour cause « d'erreur manifeste d'appréciation des risques inhérents » à ces recherches. Espérant que cette décision fasse jurisprudence, le Comité de Soutien aux 62 faucheurs se félicite de cette victoire dans leur combat contre « cet essai délibérément réalisé en milieu non confiné était en réalité un test sociologique visant à faire accepter les OGM par les français ».
Avant même l'arrêt de la Cour d'Appel de Colmar, l'INRA soulignait dans un communiqué que « la culpabilité des prévenus reste établie, alors que pour sa part l’institut a parfaitement respecté la réglementation en vigueur » et annonçait son souhait d'ouvrir un débat apaisé sur les Organismes Génétiquement Modifiés. Nouvelle pierre dans le jardin des anti-OGM, François Houllier (le président de l'INRA) se demande ainsi dans une tribune : « que faire pour sortir des violences illégales, de la destruction de biens publics financés par l’impôt et de cette paralysie de la recherche publique sur les OGM ? » Ayant (pour l'instant) fait une croix sur les vignes transgéniques, les chercheurs français sont revenus à des méthodes plus classiques (et nettemment moins controversées) d'obtention variétales. Les croisements intervariétaux sont ainsi au centre du programme Resdur.
* : débuté en 2005, ce projet de recherche transgénique avait d'ailleurs déjà vu ses essais au vignoble détruit par un activiste isolé le 7 septembre 2007 (en appel, il avait été condamné en janvier 2011 à un mois de prison avec sursis et 52 000 € d'amende).
** : 50 000 € pour préjudice scientifique, 4 000 € pour frais de justice, 3 000 € pour dommage matériel et un euro symbolique pour le préjudice moral.
[Photo de la parcelle de l'INRA Colmar fauchée le 15 août 2010 : INRA]
Check out this week's price Walmart Flyer, Superstore Flyer and Giant Tiger Flyer