D'après les données arrêtées au 4 mai par l'Institut National de Viti-viniculture, le vignoble argentin a récolté jusqu'à présent 2,61 millions de tonnes de raisins, pour 12,7 millions d'hectolitres de moût. Ce bilan partiel dépasse d'ores et déjà les précédentes estimations de l'INV, qui pronostiquait pour 2014 une récolte à 2,1 millions de tonnes. Au lieu d'un repli de 27 %, la production argentine serait, au plus, en baisse de 7 % par rapport à 2013. Les gelées de septembre, les vents chauds lors de la floraison et le déficit hydrique estival auront bien réduit le potentiel de production, mais bien moins que cela n'était craint initialement. Le quotidien Los Andes voit dans ce cafouillage une erreur inexplicable. Expliquant ce revirement par une météo redevenue favorable, l'INV se défend d'erreurs de méthodologie.
Ce qui n'empêche pas les critiques de fuser. Alors que l'on annonçait « l'une des plus petites vendanges argentines des trente dernières années », le vignoble se retrouve maintenant avec « une récolte dans la moyenne des dix dernières années ». Ce qui inquiète Carlos Iannizzotto, le directeur de l'Association des Caves Coopératives d'Argentines (ACOVI). Il a en effet déclaré au quotidien argentin que « les ventes prévues à l'export doivent avoir ralenti, les acheteurs internationaux s'apercevant que la situation en Argentine est confuse, ce qui pourrait influer sur les cours ». Et donc sur la compétitivité des opérateurs argentins sur les marchés étrangers, alors qu'elle a déjà été entamée par la forte inflation du peso argentin.
[Illustration :Vendanges 2014 en Argentine, INV]