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La majorité des consommateurs préfère une capsule à vis en aluminium aux autres types de fermeture pour son aspect pratique » conclue une récente enquête IPSOS, menée auprès de 6 000 personnes dans le monde (Allemagne, Espagne, États-Unis, France, Italie et Royaume-Uni). L'enquête étant financée par l'EAFA, l'association européenne des producteurs d'aluminium dans le cadre de sa campagne « Turn 360° », nul ne s'étonnera de ce résultat. Il est vrai que les études sur le sujet défilent, donnant, selon l'industriel ayant engagé le cabinet d'études, la préférence des consommateurs de vin aux capsule à vis, bouchons en liège naturel, en aggloméré, en matière synthétique... « Quelle est la valeur des enquêtes consommateurs dans la guerre des bouchons ? » pouvait-on déjà lire il y a deux ans sur Vitisphere, alors que ces enquêtes fleurissaient dans l'argumentaire commercial des fournisseurs. En dépassant les questions et conclusions (légèrement*) orientées de l'étude commanditée par l'EAFA, les résultats du panel IPSOS n'en sont pas moins intéressants, marquant les différences de perception du bouchage entre pays.
Il apparaît ainsi que si 60 % de tous les sondés estiment que « l'ouverture d'une bouteille de vin est bien plus pratique et facile » avec une capsule à vis, cet avis monte jusqu'à 68 % en Allemagne et au Royaume-Uni, mais ne dépasse pas 50 % en France et reste à 53 % aux Etats-Unis. Ce clivage est encore plus marqué quand il s'agit du rebouchage d'une bouteille de vin. Globalement, 59 % des sondés privilégient la capsule à vis au bouchon en liège (25 %). Mais dans le détail, les trois quarts des sondés anglais et allemands optent pour la capsule à vis (et à peine plus de 10 % pour le bouchon traditionnel), tandis qu'ils sont moins de la moitié en Italie (pour 31 % préférant le liège). En France, on arrive presque à un statu-quo : 42 % pour l'aluminium, 39 % pour le liège. Les consommateurs français et italiens défendent ainsi leur caractère traditionaliste, et leurs paradoxes : ils sont les plus nombreux à avoir déjà dû jeter une bouteille de vin pour cause de défaut/goût de bouchon (56 % en France et 51 % en Italie, contre 43 % au global).
Le sondage se finissait sur une question piège s'il en est : « si vous voyez deux bouteilles d'un même vin, l'une bouchée avec du liège, l'autre avec une capsule à vis : laquelle choisissez-vous sachant qu'elles ont le même prix de vente ? » Alors que le résultat global n'est pas tranché (39 % pour le bouchon liège, 34 % pour la capsule et 27 % ne se disent pas influencés), on trouve de nettes disparités pour certains pays (les résultats ne sont pas significatifs pour l'Allemagne, les Etats-Unis et l'Espagne). En France et en Italie on se positionne pour le liège (respectivement 59 et 52 %) et au Royaume-Uni cela n'influencerait pas l'acte d'achat (à 42 %, mais 40 % optent pour l'aluminium).
* : conditionnant la suite des réponses, la première question (fermée) de l'étude ne présentait ainsi que des aspects positifs de la capsule à vis. Il était demandé : « laquelle de ces assertions s'applique aux capsules à vis :
a) pratique pour refermer une bouteille
b) pratique pour ouvrir une bouteille
c) protège le contenu même après la première ouverture
d) protège le contenu des contaminations (goût de bouchon)
e) facile à recycler... »
[Photo : EAFA]
