"Les rosés sont devenus un produit à part entière dans la gamme bordelaise, les volumes maintenus...

Marc Medeville : « le cours des vins de Bordeaux ne doit pas redescendre aussi vite qu'il est monté »

 Il faut arrêter de dire que ça va mal à Bordeaux ! » s'exclame spontanément, Marc Medeville. Vice-président de la commission promotion du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, il est également la septième génération à exploiter en famille le château Fayau (Cadillac) et ses 180 hectares de vignes sur onze appellations, commercialisé. Mettant en marché ses vins par le vente directe, le vrac et la place de Bordeaux, il peut se flatter d'avoir une vision globale du marché bordelais, et se permettre de nuancer un certain pessimisme ambiant. Selon lui, la principale nouvelle de 2013 aura été le « retour à l'équilibre du marché. Au printemps dernier nous n'avions plus en stock que onze à douze mois de commercialisation de Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. »

Et depuis le cours du tonneau n'a cessé de s'affermir. « Il n'avait quasiment pas bougé depuis 1995 » soupire-t-il, « ce qui est ridicule quand on voit que la baguette de pain est passée en même temps de un franc à euro... » Il n'en a constaté qu'avec plus de satisfaction « l'incidence rapide de la baisse des volumes sur les cours, qui ont monté dès juillet » et se stabilisent à 1 250-1 300 euros le tonneau. S'il concède que la « hausse du prix de référence a un peu forcé, il faut être vigilant pour qu'il ne redescende pas aussi vite qu'il est monté. Je ne suis pas convaincu de l'incidence sur les marchés de cette hausse des cours. La place des vins de Bordeaux n'est de toute façon pas sur les premiers prix. » Marc Medeville pense surtout que « les acheteurs ne supportent pas l'idée d'acheter plus cher que leurs concurrents ».

Se tenant cette année à Planète Bordeaux (Beychac et Cailleau), la présentation des 2013 en Bordeaux et Bordeaux Supérieurs se veut aussi « simple que le millésime ». Le but est ouvertement de rassurer les acheteurs sur la qualité du millésime, qui n'a « peut-être pas autant de matière que les précédents, mais reste honnête : on a sauvé ce qu'il était possible, sans forcer. On ne peut pas faire courir un 100 mètres à un haltérophile ! » souligne Marc Medeville, qui est convaincu que 2013 aura été idéale pour les blancs (9,5 % des volumes produits en Bordeaux et Bordeaux Sup en 2013). Le millésime aura également marqué la place des « rosés, qui sont devenus un produit à part entière dans la gamme bordelaise, les volumes se sont maintenus en 2013 confirmant que ce n'est plus un produit de substitution ». 185 151 hectolitres de vins rosés ont en effet été revendiqués en AOC Bordeaux 2013, soit une très légère hausse de 0,7 % par rapport à l'an passé (à 1,3 millions hl, les Bordeaux rouges affichent une baisse de 32 %).

 

 

[Photo : Marc Medeville ce 30 mars à Planète Bordeaux]