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ondée en 2005 dans la Napa Valley, l'association Declaration of Place rassemblait alors six régions viticoles (dont la Champagne) préoccupée par le statut des appellations d'origine au regard des lois nationales et des traités internationaux de commerce (pour relire notre article sur le sujet, cliquez ici). A cette époque en effet, des termes comme Napa, mais bien sûr Chablis, Champagne, Chianti ou Sherry étaient considérés non comme des appellations protégées mais comme des appellations semi-génériques se référant à un style de vins.
Petit à petit, les utilisations contestables de ces termes inégalement protégés reculent, à la faveur de décisions de justice (pour l'exemple de Napa, qui a mené à la constitution de l'association autour de la Declaration of Place par les vignerons de la Napa Valley, cliquez ici) et de la conclusion d'accords bilatéraux et de traités commerciaux (pour un exemple de la fin de l'utilisation des termes Sherry et Tokai en Australie, cliquez ici). La question conserve cependant toute son actualité, à la faveur, notamment, de la négociation en cours de l'accord commercial transatlantique (pour relire notre article sur le sujet, cliquez ici).
Dans ce contexte, l'adhésion le 26 mars dernier du Comté de Santa Barbara, en Californie, ainsi que des interprofessions des vins de Bordeaux, de Bourgogne et de Chablis prend tout son sens. Elle porte à 19 le nombre de régions viticoles signataires de la Joint Declaration to Protect Wine Place & Origin.
« L'attention portée à la protection de ces origines a vraiment pris son envol au cours des dernières années et l'arrivée de ces régions importantes ne fait que de la renforcer », a déclaré Linda Reiff, présidente de Napa Valley Vintners. « Bien que nous soyons tous en concurrence sur le marché nous voulons prendre une position commune au travers de cette initiative, pour montrer que la protection de l’origine est dans l’intérêt de tous ». Entre Chablis et la Californie, c'est une déclaration de paix autant que de place, puisque, en 2001 la Californie produisait 98 % des vins étiquetés Chablis en référence à leur style de vin blanc sec et non à leur origine géographique (cette production représentait alors entre 1,3 et 1,5 million d'hectolitres) d'après une étude du BIVB.
Une réunion de coordination des membres de l'association a eu lieu la semaine dernière en Champagne, région particulièrement attentive et pionnière dans la protection de son appellation et qui a remporté en 2013 des succès indéniables au Canada et en Chine pour garantir la provenance de Champagne des vins étiquetés avec la mention Champagne.
[Photo : faux-Chablis argentins, étiquettes 2009 m'ayant plus court aujourd'hui - source : BIVB]
