'après les dernières estimations, 73 % des parcelles viticoles françaises seraient touchées par des maladies du bois (Black Dead Arm, esca et eutypiose). En cumulant les pertes de rendements des pieds atteints, arrachés et replantés, cela se traduit par un taux moyen de ceps improductifs avoisinant de 12 %. Devant cette menace de la pérennité économique de l'appareil de production, français en particulier et européen en général, Thierry Coste (président du groupe vin du Copa Cogeca), et Jean-Pierre Van Ruyskensvelde (directeur de l’Institut Français de la Vigne et du Vin) n'hésitent pas tirer le « constat d'une menace de crise sanitaire pour le vignoble européen ». Alertant les parlementaires européens cette mi-février, les représentants de la filière vin leur ont présenté des mesures pour lutter contre les maladies du bois : la reconnaissance des maladies du bois par la réglementation européenne, l’aide au remplacement des ceps manquants et le soutien à la recherche européenne sur le sujet (avec une aide aux échanges entre les différents acteurs de la filière).
Si trois projets de recherche sur les maladies du bois ont été lancés fin 2013 (pour un montant de 3,7 millions d’euros), la filière demande la mobilisation de fonds européens, avec un volet dédié aux maladies du bois dans le programme européen pour la recherche et l'innovation, horizon 2020. Thierry Coste et Jean-Pierre Van Ruyskensvelde avaient déjà présenté ces propositions ) la fin 2013, devant l'inter-groupe vin du Parlement Européen. Les parlementaires avaient alors demandé à la Commission Européenne « quels moyens peuvent être mobilisés par les États membres dans le cadre de la PAC – pour compenser à court terme, au moins en partie, les pertes subies par le secteur ? » La réponse écrite du Commissaire Européen à l'Agriculture, le roumain Dacian Cioloș, n'avait pas tardé, annonçant que « dans le cadre des programmes de soutien au secteur vitivinicole, la mesure de l’assurance-récolte visée à l’article 49 du nouveau règlement «OCM unique», prévoit une participation financière de l’Union au coût de la prime d’assurance destinée à sauvegarder les revenus des producteurs lorsque ceux-ci subissent des pertes à la suite de maladies ou d’infestations parasitaires ».
[Illustration : dégâts et symptômes des maladies du bois sur la vigne, IFV]