e 16 décembre dernier, le ministre anglais de la Culture et de la Communication (Ed Vaizey) défendait le « système d'auto et de co-régulation de l'industrie publicitaire, permettant de responsabiliser la filière et de limiter le poids réglementaire » sur la promotion des boissons alcoolisées. Dans sa réponse écrite à Luciana Berger (ministre fantôme de la santé dans le gouvernement d'opposition) sur la protection des jeunes internautes, il ajoutait que « dans le cadre de l'enquête de l'Autorité des Standards Publicitaires, sur les 427 publicités vues en ligne par des jeunes, seulement trois étaient liées à des boissons alcoolisées (soit moins de 1 %). Et ces annonces, dont le contenu respecte la réglementation, n'ont été vues que par des mineurs ayant menti sur leur âge. » Saluée par la filière britannique, cette déclaration s'apparenterait à un « vote de confiance gouvernemental pour la façon dont la filière gère la publicité des boissons alcoolisées en ligne » pour la revue Harpers.
Si une telle prise de position ministérielle est difficilement imaginable en France (surtout après les vives rumeurs de durcissement de la loi Evin), les relations entre le gouvernement anglais et ses professionnels des vins et spiritueux sont loin d'être au beau fixe. Depuis 2008, la hausse continue de la fiscalité s'est élevée à 50 % sur les vins et à 44 % pour les spiritueux, canalisant le mécontentement des professionnels. Baptisé l'escalator fiscal par ses détracteurs, cette taxation au dessus de l'inflation a été partiellement désavoué par le gouvernement anglais qui a retiré les bières du dispositif (l'impact sur l'activité des pubs étant jugé néfaste). L'Association Britannique du Commerce des Vin et Spiritueux (WSTA) estime que la filière des vins et spiritueux représente 475 000 emplois en Angleterre, dont 6 000 seraient directement menacés par une nouvelle hausse de la fiscalité.
[Illustration : campagne « Be Fair George » de la WSTA, interpellant George Osbourne, le chancelier de l’Echiquier]