Mâcon : la faible disponibilité en vins vue comme un outil de montée en gamme

remier opérateur du Mâconnais, avec le tiers des volumes, la cave coopérative de Lugny est satisfaite de son bilan sur la campagne 2012-2013. Les ventes ont en effet été stables en volume (7,8 millions de cols, dont 1 million de crémants) et croissantes en valeur (+9 % pour 33,2 millions d’euros de chiffre d’affaires). Cette hausse de la valorisation étant équitablement répartie sur les marchés français (+8 % sur la grande distribution) et l'export (+9,5 % globalement). La cave de Lugny compte accentuer cette montée en gamme de fait, qui deviendrait désormais une stratégie « évidente ».

Les aléas climatiques (sans oublier la pression croissante de l'esca), le potentiel de production bourguignon « rendent désormais l’approvisionnement de plus en plus difficile » reconnaît la cave de Lugny dans un communiqué. Misant sur un déséquilibre durable entre l'offre et la demande, Edouard Cassanet (directeur de la Cave de Lugny) estime que « la revalorisation des prix de nos appellations est incontournable », tout en précisant que « c'est la qualité des vins qui doit en être la principale justification » (ainsi que les coûts de production croissants).

Cette logique de montée en gamme est étayée par la commercialisation d'une nouvelle cuvée (La Vigne du Cloître) et la reconnaissance de l'AOC Lugny. Produisant en moyenne 100 000 hectolitres de vins (le millésime 2013 marquerait un recul de 20 à 25 % de la production), la cave de Lugny voit 25 % de ses approvisionnements venir de la seule appellation Mâcon-Lugny. Le dossier demandant le classement en AOC de Lugny vient d'être déposé. Concentrant 6 % de production des vins de Bourgogne, la cave de Lugny représente 99 % des volumes de l'appellation village Mâcon-Lugny.

[Photo : vendanges à la cave de Lugny, Cave de Lugny]