Certains ont prédit que l'information serait le pétrole du XXI ème siècle » rappelle Catherine Viot, maître de conférences à l'Université Bordeaux 4, « la différence, c'est que de l'info, on n'en manque pas ! » Avec la convergence des réseaux sociaux (1 milliard d'utilisateurs pour FaceBook, 500 millions pour Twitter...), des données de géolocalisation et d'objets mobiles connectés à internet sous la forme massive du ''SOLOMO'', ce serait plutôt l'avènement de l'infobésité. Au-delà de l'enjeu technique du traitement en quasi-temps réel de variables multidimensionnelles, la valorisation de ces données brutes en information marketing est un enjeu pour tous les secteurs, y compris la filière vin. C'est ce que l'on pouvait apprendre des experts de la quatrième édition des Vinitiques (organisée par le cluster Innovin ce 21 novembre au Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, CIVB).
Directeur d'AOC Conseils, Olivier Antoine-Gény estime que si les réseaux sociaux sont « un changement de paradigme dans la façon de communiquer » pour le vignoble, il ne faut pas y investir sans réfléchir du temps et de l'argent tant « que l'on ne voit pas du sonnant et du trébuchant ». Afin de creuser la question, il a pour projet de commencer début janvier une thèse pour développer un outil d'analyse sur le retour sur investissement des médias sociaux dans la filière du vin (selon ses estimations, 90 % des propriétés bordelaises sont sur au moins un réseau social). Pour des activités commerciales plus directement mesurables sur internet, Loïc Fort (directeur marketing de Retiin) rappelle que « le taux de conversion à l'achat sur une boutique web est de 2,5 %, contre 40 % pour un caviste physique... »
Investissant dans le marketing digital, le CIVB avait diagnostiqué que la « faiblesse de Bordeaux est la diversité de son offre en vins. A l'issue du plan Bordeaux Demain, la décision a été pris non pas de la simplifier, mais de l'expliquer, pour qu'elle ne soit plus un frein mais un avantage pour l'acte d'achat » résume Christophe Château, directeur communication du CIVB. En ce sens, l'interprofession a lancé l'application Smart Bordeaux, qui, « comme pour Shazam avec un morceau de musique, permet en deux seconde de connaître l'histoire d'un vin, ses cépages... » (et pourrait avoir vocation à devenir un référent dans l'authentification des vins de Bordeaux). Mais Christophe Château souligne que « la valeur n'est pas dans l'application en Front, mais dans les données, le Data », qui doit être aussi exhaustive et à jour que possible.
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[Illustration : détail d'une couverture de The Economist]