i 2012 restera dans les annales viticoles comme le millésime historiquement bas en quantité, 2013 tient la corde pour devenir celui tardif par excellence. Après un été chaleureux, la filière attendait un rattrapage, que nenni ! Les vendanges commencent bien, timidement, mais on enregistre toujours deux bonnes semaines en retard. En conséquence certaines fêtes vigneronnes sont reportées et s'il n'y avait autant de coulure et de millerandage on se croirait revenu à l'ère-de-l'avant-changement-climatique.
Ce retard ne se retrouve pas seulement dans les vignes. Si les chais abordent les vendanges avec de faibles stocks, les commerciaux ne se vantent pas de leurs prouesses. Et pour cause, l'effritement des parts de marché à l'export inquiète. Se calant sur le rythme viticole de l'année, la publication des performances françaises sur le premier semestre 2013 a bien tardé par rapport à nos compétiteurs. On le savait, ils ne s'annonçaient pas bon. Cela s'est trouvé confirmé avec un repli en volume net (-1,7 %).
Dans ce contexte particulier, il est difficile de dissocier les effets de la hausse des cours et ceux de la faible quantité de vins disponibles. Il n'en reste pas moins une conjoncture difficile pour les vins français. Surtout après la nouvelle choc : les expéditions pour la Chine sont en baisse ! On ne parle pas de chute libre, mais c'est un coup de semonce. Le marché à la croissance jusque là exponentielle n'est plus une terre conquise pour les vins made in France. Après un printemps maussade (les phtalates...) et un été orageux (l'enquête anti-dumping et anti-subvention... qui suit son cours!), la rentrée est dure pour les exportateurs. Espérons que pour le marché domestique que la hausse de fiscalité autoproclamée comportementale des vins en soit remise aux calendes grecques.
[Illustration : le lapin du film Alice au pays des merveilles, Walt Disney (1951)]