vec la présentation des orientations du Budget 2014, le Gouvernement espérait mettre un terme aux rumeurs sur un « choc fiscal » et promouvoir l'idée d'une « pause » pour mettre un terme au « ras-le-bol » environnant. Mais il en n'est rien, les détails du projet de loi de finances pour 2014 suscitant toujours autant de rumeurs, si ce n'est plus. Parmi ces ouï-dires, le Parisien annonce dans son édition du jour que les vins aromatisés (ou Boissons Aromatisées à Base de Vins) pourraient être soumis « à l’actuelle taxe sur les premix, frappant déjà d’autres alcools aromatisés et sucrés (mélange bières-vodka, etc.) ». Ayant une finalité de santé publique, la taxation sur les premix s'élève aujourd'hui à 1 100 euros l'hectolitre d'alcool pur (et non 1100 €/hl comme annoncé par le quotidien). D'après les estimations du Parisien, la mesure envisagée quadruplerait le prix de vente d'une bouteille de rosé pamplemousse de 2,3 à 10 €.
Les professionnels du secteur estiment que les ventes de vins aromatisés pourraient s'élever à 30 millions de bouteilles cette année (+57 % par rapport à l'an passé). Cette gamme est en plein essor dans les linéaires de la grande distribution, notamment grâce à son prix d'appel qui en fait une alternative aux boissons brassicoles à l'heure de l'apéritif. L'objectif affiché de cette révision de la taxation est de protéger les jeunes. Nelly Sancho (chef du groupe marketing de la marque VeRy chez Castel Frères) estime pourtant que les vins aromatisés ne sont « pas du tout réservés au jeune, ils attirent plutôt une population adulte (35 à 49 ans), certes plus jeune que les consommateurs traditionnels de vins » (pour en savoir plus, cliquer ici).
Depuis le début de l'année, la possibilité d'une augmentation de la fiscalité française des vins fait frémir la profession, malgré le signes d'apaisement et de soutien envoyés par le ministre de l'Agriculture. Président de la Mission d'Evaluation et de Contrôle de la Sécurité Sociale, le sénateur Yves Daudigny annonce bien qu'« aucune position n'est arrêtée concernant l'évolution des taxes sur le vin », même s'il se déclare favorable à une « augmentation de la fiscalité mesurée ».
Mise à jour de 12/09/2013 : par communiqué de presse, le gouvernement vient de démentir les informations du Parisien. Les ministres Marisol Touraine (Affaires Sociales et Santé) et Bernard Cazeneuve (Budget) certifient qu'« aucune augmentation des taxes mentionnées dans cet article n’est prévue ». Les mesures de financement de la sécurité sociale seront annoncées le 26 septembre.
[Illustration : Sangria Deutsch Family Wine & Spirits]