e 30 août, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, visitait en Gironde des exploitations victimes des orages de grêle du 2 août, à commencer par le château Fontbaude (à Saint-Magne de Castillon, au coeur de la zone sinistrée selon la carte de la Chambre d'Agriculture). « Le ministre est venu, et il est reparti » résume Christian Sabate, qui cultive ces 20 hectares de vignes avec son frère Yannick. « On savait déjà ce qu'il nous a dit : qu'il n'y aurait pas d'aides supplémentaires. On ne s'attendait pas à ce qu'il en sorte de son chapeau... Mais il a bien fait de venir voir par lui-même les dégâts. Une bonne récolte s'annonçait, malgré la coulure du merlot. »
Face aux grappes flétries et aux bois meurtris, Stéphane Le Foll a déclaré « anticiper 2014. On va être obligés de faire le constat d'une récolte qui, selon les cas, va être de zéro, dix, vingt, trente... selon les endroits. A partir de ce moment là on va engager avec la préfecture un suivi et je j'engagerai FranceAgriMer pour voir ce que l'on peut apporter afin de régler les problèmes de trésorerie. » Lors de sa visite, le ministre a confirmé les dispositifs mis en place par le préfet de la Gironde, Michel Delpuech, notamment la mise en place de chômage partiel et la possibilité d'acheter des raisins (pour en savoir plus, cliquer ici).
Affichant une baisse de 80 % de sa production, le château Fontbaude ne bénéficiera cependant d'aucun de ces dispositifs, « nous n'avons pas d'employés et il n'y a pas de raisins à vendre, ou alors trop cher ! » conclue Christian Sabate. « Et reculer les échéances MSA ou de nos prêts ne nous empêchera pas de les payer au final. » Si cette visite était avant tout médiatique, elle a remis sur le tapis la question de l'assurance grêle. Comme 100 000 autres hectares de vignes en France, le château Fontbaude n'est pas assuré, « les coûts sont trop élevés pour avoir une assurance optimale. Mais si tout le monde était assuré, ça mutualiserait le coût... » glisse Christian Sabate.
Cette remarque fait écho à une piste récemment évoquée par Jérôme Despey, président du Conseil Vin de FranceAgriMer : la mise en place obligatoire d'une assurance grêle. En attendant, la fin de l'année s'annoncent compliquées pour les entreprises spécialisées dans le vrac de jeunes vins. N'ayant pas de stocks pour accuser le coup, elles seront particulièrment fragilisées cette fin d'année.
[Photo :Christian Sabate et Stéphane le Foll dans les vignes bordelaises ce 30 août 2013, par Pascal Xicluna pour le Ministère de l'Agriculture]