oins d'une semaine après le violent orage de grêle ayant ravagé le vignoble de l'Entre-Deux-Mers, la cellule de gestion de ce sinistre agricole se réunissait pour la première fois. Commençant par un bilan de la catastrophe (7 000 hectares de vignes ayant perdu plus de 80 % de leurs raisins suite aux orages du 2 août), le groupe de coordination a annoncé ce 8 août la mise en place des premiers dispositifs d'aides aux exploitations sinistrées (celles ayant perdu plus de 30 % de leur production moyenne quinquennale). Au terme de la réunion, le préfet de la Gironde, Michel Delpuech, a notamment pris un arrêté autorisant l'achat de moûts et de raisins pour les exploitations sinistrées. Permettant de « compenser partiellement des pertes par achat de vendanges de la même appellation », ce dispositif est plafonné à 80 % de la production moyenne de l'exploitation. Cet arrêté fait directement suite aux promesses ayant conclu les visites de terrain du préfet et concerne 84 communes (dont 4 pour les orages de grêle des 25 et 26 juillet).
Comme pour les vignerons suisses touchés par la grêle en juin dernier, le recours à l'activité partielle est exceptionnellement autorisée pour les domaines sinistrés. Tout dossier de demande doit être impérativement déposé à la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi) avant le premier septembre. En pratiques, cette réduction de la durée du temps de travail des salariés se traduira par une réduction à « environ 85 % de leur salaire net, avec au minimum le SMIC », les entreprises étant aidées à hauteur de 7,74 euros par heure chômée. Des vignes seront également mises à disposition des domaines sinistrés, dans le cadre de conventions qui permettront de maintenir l'appellation Château sur les vins qui en seront issus. Les dossiers de demandes peuvent être déposés jusqu'à la fin août à la SAFER de Bruges.
En plus de ces aides matérielles, la Mutualité Social Agricole propose un soutien psychologique aux exploitants sous le choc. Un numéro est ouvert à cet effet (le 05.56.01.83.63), deux journées d'accueil de crise étant également annoncées à Libourne les 20 et 27 août prochains. Il est à noter que le groupe de coordination a également ouvert « une discussion sur les moyens de prévenir dans le futur les conséquences d'un événement analogue. » Cette partie des débats n'a pour l'instant pas débouché sur la moindre annonce.
[Photo de Michel Delpuech : lors de l'inauguration de Vinexpo 2013, Alexandre Abellan (Vitisphere)]