près les « pluies excessives, orages, grêle et vents violents », il ne manquerait plus que la sécheresse pour que la liste des catastrophes viticoles soit compléte pour la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Gironde. Déjà touchée le 26 juillet, la commune de Grézillac a de nouveau essuyé les grêlons ce 2 août. D'après l'Observatoire Français des Tornades et des Orages Violents, la nuit du 2 août a vu « le développement d'orages supercellulaires très actifs entre Gironde et Corrèze, en passant par la Dordogne [notamment le vignoble de Bergerac]. Ils ont produit des chutes de grêlons de 2 à 5 cm de diamètre. »
Une réunion faisait le point sur la catastrophe ce lundi après-midi à Grézillac. D'après les premières estimations de la Chambre d'Agriculture, les dégâts de grêle concerneraient 1 200 exploitations viticoles à des degrés variables dans les vignobles de l'Entre-Deux-Mers, Libourne et Castillon. Si 15 000 hectares étaient touchés, 7 000 seraient ravagés à plus de 80 %. Sur son blog, l'experte des vins de Bordeaux Nicolle Croft rappelait que « les producteurs faisaient déjà face à un millésime difficile, avec des rendements réduits par des phénomènes de coulure et de millerandage, surtout sur merlot.» S'ajoutera désormais à ce millésime difficile une pression accrue des maladies fongiques.
Reprenant au mot prés les déclarations qu'il avait faites suite aux orages de grêle en Côte d'Or (1 350 hectares touchées), le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a rappelé que « les pertes de récolte en viticulture résultant de la grêle sont assurables et, de ce fait, ne relèvent pas du régime des calamités agricoles » (même si l'accès exceptionnel à ce statut est possible en cas de pertes de fonds). Le ministère annonce un « dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées par la grêle », ainsi que la demande « auprès des caisses MSA d'une prise en charge de cotisations sociales ». Ces mesures traditionnelles ont été jugées insuffisantes par les 300 vignerons qui s'étaient déplacés à Grézillac et demandaient des mesures fortes, à commencer par un classement du secteur en catastrophe naturelle.
La Chambre d'Agriculture de Gironde envisagerait de mettre en place un système de chômage partiel, comme celui adopté en Suisse suite à la grêle du 20 juin. Faisant aujourd'hui le déplacement à Grézillac pour rencontrer les viticulteurs, céréaliers et maraîchers touchés par le sinistre, Jérôme Despey (secrétaire général adjoint de la FNSEA et président du Conseil Spécialisé Vin de FranceAgriMer) militait pour le soutien de l'Etat aux agriculteurs touchés et pour la mise en place d'un système assurentiel adapté et incitatif.
[Illustration : capture d'écran du reportage Vignobles détruits par Olivier Parx et Pascal Lecuyer, France3Aquitaine]