Orages, ô désespoir : le vignoble français face à un avis de grêle générale

a loi des séries et les grêlons semblent frapper de concert le vignoble français. Ce dernier week-end de juillet aura été particuliérement orageux, des pluies diluviennes inondant dès vendredi la ville de Bordeaux et ses environs. De la grèle a notamment touché la rive droite, le vignoble de la commune de Génissac (à 5 kilomètres au sud de Libourne) étant fortement endommagé selon France 3 Aquitaine. Le vignoble charentais a également été parcouru par cet épisode, aussi orageux que venteux, dans la nuit du vendredi au samedi. L'ampleur des dégâts n'a pas encore été estimé.

Dans le Lot, de violents orages ont marqué la fin d'après-midi ce samedi, prenant la forme d'une mini-tornade selon La Dépêche. Ce bref épisode n'aurait pas affecté le potentiel de production, mais une moindre récolte est à attendre sur les vignes de Cahors (qui avaient essuyé la grêle fin juin). En dehors du Sud-Ouest, des dégâts de grêle sont également rapportés en Champagne, notamment dans le village de Cramant. L'Alsace est quant à elle sortie indemne de ce week-end orageux. Pour l'instant la principale région victime des orages de la semaine passée reste la Bourgogne, avec 1 350 hectares de vignes grêlées et une perte de récolte estimée à 30 000 hectolitres ce millésime (pour en savoir plus, cliquer ici).

Faisant le point sur la dévastation du vignoble bourguignon, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll précise que « les pertes de récolte en viticulture résultant de la grêle sont assurables et, de ce fait, ne relèvent pas du régime des calamités agricoles. » Le ministère annonce cependant un « dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées par la grêle », ainsi que la demande « auprès des caisses MSA d'une prise en charge de cotisations sociales ».

Président du Conseil Régional de Bourgogne, François Patriat soulève des pistes de réflexion sur le long terme, envisageant « d'évaluer le système d'assurance et permettre de le rendre plus incitatif » et « d'engager un travail collectif de prospective pour mieux prendre en compte la prévention et la gestion du risque climatique . Il comprendra notamment des travaux d’étude sur les dispositifs de prévention des effets de la grêle. »

[llustration : « image satellite thermique du système convectif massif dans le Sud-Ouest et supercellule dans le Nord-Est », Keraunos]