l'occasion de l'inauguration du Salon International de l'Agriculture, de nombreuses organisations professionnelles mettent en avant des positions fortes afin de se faire entendre alors que les représentants politiques et médias nationaux affluent à la Porte de Versailles. Dans ce lot, les Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural (SAFER) se montrent particulièrement alarmiste. Concluant que « la préservation des espaces agricoles et forestiers ne fait plus débat » et que « des décisions politiques doivent être prises », le communiqué des SAFER annonce une érosion continue du potentiel agricole de « la ferme France ».
Se basant sur seur expertise du foncier agricole, les SAFER estiment que durant l’espace agricole français est désormais limité à 28 millions d’hectares (-20 % ces cinquante dernières années). Sur les 7 millions d'hectares ayant perdu leur vocation agricole, 36 % ont été grignotés par l'urbanisation des campagnes (logements, infrastructures...), le reste étant devenu forestier.
Cette tendance affecte également la viticulture, le nombre d'exploitants, d'exploitations et de surface du vignoble diminuant également (moins de 46 000 exploitations d'après le dernier recensement agricole). Comme nous le confiait récemment Dominique Granier (SAFER Languedoc-Roussillon), « nous allons nous attacher à préserver les terres agricoles afin d’installer de nouveaux exploitants ou de conforter ceux qui sont déjà en place ». La gestion du dossier du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier (800 hectares concernées) l'illustre.
[Illustration : Représentation communale des surfaces agricoles urbanisées entre 2002 et 2011, Safer]