a Confédération des Coopératives vinicoles de France (CCVF) affiche un large sourire. Le bilan de la récolte 2011 des 741 caves coopératives du pays place à nouveau la France parmi les leaders européens. Après cinq années marquées par de faibles récoltes, les prévisions devraient atteindre les 50 millions d'hectolitres, soit 11 % de plus qu'en 2010 . Denis Verdier, le président des Vignerons coopérateurs de France a annoncé mercredi : "Aux années difficiles en matière de revenu devrait succéder un rattrapage nécessaire pour les producteurs". Les enjeux à venir ? La réforme de la PAC "pour que la viticulture ne soit pas l'oubliée des débats européens", saluant le progrès des caves coopératives en matière de développement durable.
Ce bilan positif, qui devrait par ailleurs faire progresser le cours du vrac, s'explique principalement par la climatologie avec une météo exceptionnelle dans beaucoup de régions viticoles : l'Alsace a augmenté sa production de 35 % par rapport à un millésime 2010 particulièrement peu généreux (à cause des intempéries au moment de la floraison). On note également une forte variation dans le Jura (32 %), en Champagne (21 %) et en Languedoc-Roussillon (21 %).
Face aux augmentations, les prévisions affichent aussi des baisses en Val de Loire (- 4 %) et en Corse (- 2 %), dans le premier cas à cause de l'humidité de l'été qui a encouragé une forte pression des maladies et dans le second à cause d'un épisode caniculaire qui a desséché les raisins avant la vendange. Le vignoble du Bordelais ne comptabiliserait qu'une augmentation de 2 % (la rpession sanitaire aurait contrecarré un potentiel de récolte beaucoup plus important) et la Bourgogne couplée au Beaujolais 10 %, rejoignant ainsi la moyenne nationale.
En Europe, les Etats membres de l'Union européenne présentent des prévisions de récolte en baisse de 2 % en moyenne par rapport à 2010 et de 7 % sur cinq dernières années : la Grèce, l'Italie et le Portugal annoncent une baisse de 17 % par rapport à 2010, l'Espagne de 9 %. La faible récolte de l'Italie est notamment due aux arrachages, estimés à 3 millions d'hectolitres, et à la vendange verte en Sicile (pour relire notre article sur le sujet, cliquez ici).
D'autres pays prévoient en revanche des augmentations conséquentes de leur production : + 169 % en Slovaquie, + 95 % en Tchéquie, + 63 % en Roumanie, + 47 % en Roumanie, en Allemagne + 33 %. Ces chiffres impressionnants traduisent surtout des phénomènes de rattrapages sur de faibles récoltes 2010 et/ou des progressions sur des volumes de production particulièrement modestes. Ainsi, en Allemagne il s'agit d'une "récolte normale en quantité", en Hongrie d'une "très belle récolte" (encore inférieure de 10 % à la moyenne des cinq derniers millésimes).
Cette baisse globale de la récolte européenne place la France et son importante production dans une position d'autant plus favorable qu'elle est couplée avec un état des stocks au plus bas, poursuit la Confédération des Coopératives Viticoles de France : "certains experts estiment que les disponibilités sont en diminution de plus de 10 millions d’hectolitres. Les exportations des pays de l’UE sont en progression et les prix sont à la hausse dans la plupart des Etats membres." D'où l'importance, a rappelé Denis Verdier d'attendre pour vendre et de ne pas céder à la tentation de baisser les prix sur des quantités en hausse sur les marchés de vrac.