’américain Grahm Randall (photo ci-dessus) a un projet aussi ambitieux que fou (du moins selon les critères rationnels de la viticulture d'aujourd'hui) : un vignoble dont chaque cep serait un individu différent de son voisin. Pour se faire, il compte semer des graines de petit manseng, petite arvine, ribolla, grüner veltiner et autres variétés sur une parcelle mère de 8 hectares, dans un de ses vignobles de San Juan Bautista (côte centrale californienne). Une première génération d’hybrides sera obtenue par fécondations croisées manuelles. Une autre parcelle, plus grande, sera alors ensemencée par les graines de cette génération F1.
Selon Grahm Randall « l’idée de base, c’est de voir s’il est possible de produire l’équivalent d’un vin de terroir dans un laps de temps relativement court, en accentuant l’impact du site lui-même. » Il reste à voir si la vigueur hybride (ou hétérosis pour les sélectionneurs) facilitera ce projet ou le rendra plus chaotique. De l’avis de son architecte, ce projet s’étendra sur plusieurs générations, mais c’est « le seul moyen de laisser la nature s’exprimer, dans le cadre de certaines limites. »
Grahm Randall est le propriétaire du Bonny Doon Vineyard, dans les montagnes de Santa Cruz, Californie. Surnommé « Rhône Ranger » (ou Rhône Deranger par ses détracteurs) il est connu pour être un fervent promoteur du terroir et de la syrah. Lors de la 19e édition des Hospices du Rhône, qui s’est tenue à Paso Robles (Californie) en mais 2011, il a déclaré que l’abondance de syrah en Californie menait ce cépage à une véritable crise d'identité et que cela pousse les consommateurs à s’en détourner. D'où son projet de quête d'hybrides plus aptes à se démarquer et exprimer un terroir californien ?
Grahm Randall sera par ailleurs présent au salon Wine Future de Hong Kong en novembre 2011 (cliquer ici pour obtenir plus de détails).
[Source et photo : the Drink Business]