L
e second Groupe mondial de vins et spiritueux a enregistré dans la première décennie du siècle une très forte croissance interne, ponctuée par les acquisitions d’actifs de Groupes du Top 10 mondial (Seagrams avec Diageo en 2001, Allied Domecq avec Fortune Brands en 2005, Vin and Sprit en 2008). Il figure dans le Top 3 des Groupes commercialisant des vins et des eaux-de-vie de vin (environ 1/5 de son marché) avec des productions dans tous les grands pays viticoles du nouveau monde et en Afrique du Sud. Le Champagne Mumm et le Cognac Martell figurent dans le Top 14 de ses marques.Ses ventes, qui avaient fléchi en 2009, ont rapidement bénéficié de la croissance de l’ensemble des échanges mondiaux – qui ont progressé de 25 % au 1er semestre de 2010 (d’après l’OMC). Son chiffre d’affaires progresse alors de 9 % - et de + 32 % pour l’Asie, l’Afrique et le Moyen Orient où le taux de croissance est forte (+ 8,8 % en Inde dans les 5 premiers mois de 2010, prévision + 10,5 % en Chine pour l’année). Alors que la croissance des ventes sur le marché américain est plus « molle » - à l’image de celle de l’économie – elle est faible en Europe. Si le marché russe, pourtant très affecté par la crise, réagit bien, les difficultés persistent au Royaume Uni – où la tendance croissante de la consommation de vin s’est inversée (- 6 %) et dans les pays en situation critique (Espagne, Irlande, Grèce).
Malgré la crise, le Groupe n’a pas modifié sa stratégie, et poursuit le développement des produits de haute qualité. Il se refuse à entrer dans une guerre des prix, même en Champagne où le marché a fléchi. En Grande Bretagne, il préfère se désengager que de pratiquer des promotions de 3 bouteilles de vin pour 10 livres ! Il est arrivé à majorer de 1,8 % le prix moyen de ses 14 premières marques (55 % de son chiffre d’affaires) et ses ventes de haut de gamme de Cognacs Martell ont progressé de 12 %. Le Groupe a comprimé ses coûts (gel des salaires de l’ensemble des comités de direction) sauf les coûts de publicité (+ 5%, deux fois le taux de croissance du chiffre d’affaires).
La valeur de l’action progresse de 20 % l’an dernier et de 2 % en début d’année (- 7 % pour l’ensemble des Groupes du CAC 40). Le résultat opérationnel courant a progressé de 4 % l’an dernier (1,795 milliard d’euros) mais de 14 % en Asie et de 7 % seulement en France.
Encore très endetté – bien qu’il ait pratiquement réalisé la vente de 1 milliard d’actifs pour compenser le coût d’acquisition de Vin and Sprit - Pernod Ricard semble marquer une pause dans ses acquisitions.