Mondovino

Les "gens du vin", superstars au Festival de Cannes...

révu pour figurer dans la catégorie hors-compétition de la sélection officielle, le film "Mondovino" de Jonathan Nossiter concourt finalement pour la Palme d'Or. Tourné pendant trois ans avec une petite caméra, ce documentaire trace une route des vins couvrant trois continents et met en scène différentes facettes du monde viticole. Cinéaste et sommelier à New York, Jonathan Nossiter confronte, à travers des échanges ludiques et intimes avec ses intervenants, les points de vue de vignerons garants d'une tradition et d'un terroir à ceux d'industriels prônant une forme de "globalisation" du vin. Film ballade, Mondovino apparaît ainsi comme un hommage rendu à un breuvage "dépositaire unique de la civilisation occidentale". Extrait de dialogues (lu dans le dossier de presse du Festival): Hubert de Montille (Bourgogne): "Où il y a de la vigne, il y a de la civilisation. Il n'y a pas de barbarie." ou encore "il est le reflet du terroir dont il est originaire, il doit avoir la gueule de l'homme qui le produit". Yvonne Hegoburu : "J'ai planté la vigne quand mon mari est mort. Depuis, tout cet amour dont je débordais, il est dans la vigne. Je parle avec elle. J'ai un échange..." Aimé Guibert (Languedoc) : "Le vin est mort. Soyons clairs, le vin est mort. Et pas seulement les vins, mais aussi les fruits. Les fromages..." et encore "Le vin, c'est une relation quasi-religieuse de l'homme avec les éléments naturels, avec l'immatériel. C'est un métier de poète que de faire un grand vin." Neal Rosenthal (USA) : "A Bordeaux, le terroir existe. mais ils le détruisent. Ils répriment leurs terroirs. Tout comme nos libertés sont réprimées ici, aux Etats-Unis aujourd'hui. On dit: "Soyons patriotes. Abandonnons nos libertés. Plus la peine d'avoir un débat. Acceptons tout." puis, "C'est une bataille entre collaborateurs et résistants. Ce n'est pas entre la modernité et la tradition. Car on peut être moderne tout en respectant la tradition." Dino Frescobaldi (Italie) : "Nous n'adhérions pas au Fascisme dans sa totalité. Mais comme garantie de l'ordre. Du Statu Quo." Conclusion : Bien ou mal, l'important c'est qu'on parle du vin. Et en ce moment, on est comblé...