menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Ce vigneron bordelais a lancé sa propre méthode de taille pour gagner du temps tout en assurant le rendement
Ce vigneron bordelais a lancé sa propre méthode de taille pour gagner du temps tout en assurant le rendement
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Expérience de terrain
Ce vigneron bordelais a lancé sa propre méthode de taille pour gagner du temps tout en assurant le rendement

Le Bordelais Mikaël Cousinet taille ses vignes en alternant chaque année le cordon et le guyot. Son but : gagner du temps tout en assurant le rendement. Nous sommes allés voir sur place cette étonnante technique.
Par Hélène de Montaignac Le 29 décembre 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Ce vigneron bordelais a lancé sa propre méthode de taille pour gagner du temps tout en assurant le rendement
Mikaël Cousinet, des Vignobles Cousinet,( Les Lèves-et-Thoumeyragues, Gironde) a lancé sa propre méthode de taille, alternant cordon et guyot dans l’espace et dans le temps. - crédit photo : Hélène de Montaignac
«

 Viticulteur recherche bons rendements avec moins de travail en hiver dans les vignes. » Pour résoudre cette délicate équation, Mikaël Cousinet a lancé sa propre méthode de taille, alternant cordon et guyot dans l’espace et dans le temps. Dans toutes ses parcelles, deux rangs sont taillés en cordon et les deux rangs suivants en guyot double ou simple, selon les pieds. Puis, l’année suivante, il alterne, taillant en cordon les ceps qui étaient en guyot et vice versa.

Généralisation de la pratique en 2008

Mikaël Cousinet est adhérent et président de la cave coopérative Univitis aux Lèves-et-Thoumeyragues. Il cultive 33 ha plantés à 3 300 pieds/ha. L’idée avait déjà pointé chez son père il y a une vingtaine d’années. « Il avait mené des essais de taille alternée sur quelques rangs de merlots. Ses résultats étaient bons, mais il était réticent à tout changer. Quand j’ai rejoint le domaine en 2008, j’avais dix ans d’expérience en mécanique et l’envie de rationaliser la taille que je trouvais longue et fastidieuse. J’ai décidé de généraliser cette pratique qui paraissait prometteuse », relate-t-il.

Mercredi 3 décembre, nous retrouvons le viticulteur dans une de ses parcelles de merlots taillés en cordon et guyot alternés depuis quinze ans. C’est principalement Cidalia, la salariée du domaine, qui taille. Les Cousinet père et fils aussi, mais ils font surtout le prétaillage. La parcelle n’est pas encore taillée. Au fil des rangs, les têtes de vigne affleurent avec régularité le fil porteur quel que soit le mode de taille. Seul l’enchevêtrement des bois diffère.

« Avec ce système de taille alternée, je gagne du temps car je ne tire les bois que sur la moitié des rangs, ceux en guyot, assure Mikaël Cousinet. Et je n’ai pour ainsi dire pas besoin d’attacher une seconde fois les lattes que je convertis en cordon car j’utilise le lien Pellenc marron qui est solide et reste en place deux ans. Dans quelques rares cas, le lien du bout de la baguette se rompt. J’utilise alors un crochet à tomates. Ça se rattache rapidement d’une main. C’est ce que j’ai trouvé de plus pratique. »

Rafraîchissement du cordon

Le viticulteur a calculé qu’il gagnerait moins de temps s’il taillait toutes ses vignes uniquement en cordon. « En alternant d’une année sur l’autre, je rafraîchis mon cordon à chaque fois, ce qui permet de tailler plus vite. Sur les cordons plus âgés, le temps de taille explose si on veut travailler proprement. » Par ailleurs, en taillant son vignoble pour moitié en cordon et pour moitié en guyot, plutôt que de tout tailler d’une manière une année puis de changer l’année suivante, il a la même charge de travail chaque année.

Pour le prétaillage, il utilise ordinairement les disques de finition de Pellenc afin d’obtenir une coupe propre. « Le prétaillage fait 80 % du boulot. » Pour la repasse manuelle, il est fidèle au sécateur Infaco F3020 « car il a l’ouverture nécessaire pour tailler les cordons de deux ans, quand on repasse au guyot ».

Dans cette parcelle qui n’est pas encore taillée, Mikaël Cousinet nous montre comment il passe du guyot au cordon. Pour commencer, il réalise un prétaillage en taillant à la machine tous les sarments d’un pied à une quinzaine de centimètres au-dessus du fil porteur. Ensuite, il cherche dans la tête des pieds, les deux cots qui donneront les baguettes pour l’année suivante. « Je taille très court pour éviter d’allonger les ceps. En gros, je laisse un bourgeon apparent », explique-t-il. Ces bois trouvés et taillés, il passe à ceux qui ont poussé sur la baguette attachée à plat. « Là, je taille à deux yeux francs tous les sarments qui poussent vers le haut et je coupe ce qui est en dessous car ça pousse de travers et ça gêne les engins. »

Aucune difficulté pour tirer les bois

Dans une autre parcelle de cabernet-sauvignon, il nous montre cette fois comment il passe en guyot. Là, il a déjà prétaillé sous le fil du haut pour libérer les sarments. Dès les premiers pieds, il trouve sans difficulté des baguettes qui lui conviennent. Puis il coupe les bois de deux ans. Il n’a pas de difficulté pour les tirer. « Ils viennent même plus facilement car ils sont plus rigides », constate-t-il.

Mikaël Cousinet laisse davantage de bourgeons sur les cordons – entre 18 et 22 – que sur les guyots – entre 9 et 12 – car « j’ai observé que les grappes sont plus petites sur les cordons que sur les guyots ». Ainsi chargés, ses cordons produisent plus que ses guyots. « Je mesure chaque année le poids de récolte sur huit rangs des mêmes parcelles de merlot, cabernet-sauvignon et sauvignon blanc. En quinze ans, avec des hauts et des bas il est vrai, le cordon a donné 23 % de plus en moyenne », affirme-t-il.

En prévision des risques de gel, les Cousinet taillent d’abord en guyot puis finissent par les cordons en mars afin de retarder le débourrement des bourgeons de la base. « Comme on ne taille que deux rangs sur quatre, on passe plus vite à la parcelle suivante. On a l’impression d’avancer plus vite. L’effet psychologique est réel. » La taille alternée, bonne pour le moral des troupes et pour les comptes de l’exploitation. 

Une longue mise au point

Si Mikaël Cousinet a rapidement trouvé comment tailler le merlot en cordon tout en préservant les rendements, ce ne fut pas le cas pour les autres cépages. « Sur le merlot taillé en cordon, je laisse deux yeux apparents à chaque départ. Ça marche très bien, tous les bourgeons sortent. Mais pour les autres cépages, j’ai tâtonné. Sur le cabernet-sauvignon par exemple, j’en laisse plutôt trois, le bourgeon fructifère étant plus haut. Pour le sémillon, je dois garder quatre ou cinq yeux apparents car, souvent, les yeux de la base ne sortent pas. En cas de doute, la règle qu’on a mise en place est de tailler au-dessus du raisin. »

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD DOMAINES P.
Haut-Rhin - CDI SAS DOMAINE D´OLLWILLER
Maine-et-Loire - CDI EARL DMH
Vaucluse - CDI Van Haaren Recrutement
Saône-et-Loire - CDD Vita Bourgogne
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé