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"Non le vin n’est pas un danger et les professionnels de la filière d’irresponsables dealers délinquants"
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Cri du cœur
"Non le vin n’est pas un danger et les professionnels de la filière d’irresponsables dealers délinquants"

"Le vin c’est la France… sauf en France" regrettent les co-présidents de l’interprofession des vins de Bourgogne après les publications d’Addictions France et la course à l’échalotte parlementaire pour taxer ou dissuader la consommation de vin.
Par Alexandre Abellan Le 21 novembre 2025
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« Comment expliquer à nos clients internationaux, que nos vins, qu’ils considèrent comme un modèle de l’excellence française, soient vilipendés sur notre propre sol » posent Laurent Delaunay et François Labet ce 16 novembre dans les halles de Beaune. - crédit photo : BIVB
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rop c’est trop, même pour le flegme bourguignon : les publications de l’association Addictions France ce 7 novembre sur "le vin : ce que votre bouteille ne vous dira jamais !" restent en travers de nombreuses gorges. Même les plus policées et élégantes. « Malgré son rôle majeur dans l’identité française et dans l’économie nationale, la filière se sent de plus en plus stigmatisée » lancent Laurent Delaunay et François Labet, les co-présidents du Bureau Interprofessionnel du Vin de Bourgogne (BIVB), ce 16 novembre lors de la conférence de presse de la vente des Hospices de Beaune (Côte d’Or), soulignant que « les discours alarmistes et les mesures restrictives se multiplient, occultant la réalité d’une consommation responsable et culturelle ». La récente enquête en ligne IFOP pour l’association Vin & Société* indiquant que 88 % des Français respectent les repères nationaux de consommation des boissons alcoolisées (« pour votre santé, l'alcool c'est maximum 2 verres par jour et pas tous les jours ») et qu’ils sont 71 % à estimer que « les pouvoirs publics doivent avant tout encourager un discours axé sur la modération et la lutte contre les excès, plutôt que sur la réduction de la consommation ou l’abstinence ». Alors que « 92 % des Français estiment que le vin donne une bonne image de la France dans le monde et qu’il contribue à attirer des touristes dans nos régions » d’après l’IFOP, Laurent Delaunay et François Labet résument que « le vin est vanté comme un marqueur fort de l’identité française et de son rayonnement dans le monde ».

French paradox

Reste ce paradoxe français, « le vin c’est la France… sauf en France » pointent les co-présidents du BIVB, qui rapportent « un profond ras-le-bol » face aux « croisades hygiénistes, pour ne pas dire prohibitionnistes » qui « redoublent de virulence ». Dont la communication d’Addictions France, « association chargée, à grands renforts de millions d’euros d’argent public, de faire de la prévention, cause louable s’il en est » rappellent Laurent Delaunay et François Labet, qui estiment qu’« en utilisant des méthodes de communication radicales, basées sur des raccourcis et des affirmations erronées, nous ne sommes plus dans la prévention, mais dans la stigmatisation, la condamnation de toute consommation responsable ».

Pour les deux représentants de la filière, « on ne peut réduire le vin à son simple et tellement réducteur statut de boisson contenant de l’alcool. Et par là même faire fi de toute modération dans les commentaires et anathèmes, allant pour certains à taxer les professionnels responsables que nous sommes de "dealers" ». La citation du sénateur Bernard Jomier (Paris, Parti Socialiste) étant « les dealeurs d’alcool font la loi » en 2023 dans le Nouvel Observateur (suite au rejet de sa proposition de prix minimum sur l’alcool).

Le bon sens s’éloigne

S’alarmant des propositions récurrentes de fiscalité comportementale ciblant les alcools en général et le vin en particulier, Laurent Delaunay et François Labet s’alarment « quand l’idéologie et la déconnexion prennent le dessus, le bon sens s’éloigne. Que dire de cette initiative visant à interdire la vente de vin à la buvette de l’Assemblée Nationale et ne plus rembourser le vin des frais de mandat. » Pour les représentants de la viticulture et du négoce bourguignons, « à l’heure des crises que la filière connaît, elle n’a pas besoin d’attaque de son propre camp, mais de soutien, moral et réglementaire avant même financier. A minima qu’on la laisse vivre pour répondre à ses propres défis. » Par exemple en n’enrayant pas la transition agroécologique vers le bio ou la réduction des phytos chimiques en conventionnel en réduisant drastiquement les cuivres disponibles.

« Comment expliquer à nos clients internationaux, que nos vins, qu’ils considèrent comme un modèle de l’excellence française, soient vilipendés sur notre propre sol » poursuivent Laurent Delaunay et François Labet, se disant « extrêmement inquiets de cette société d’interdits que l’on veut nous imposer à grands coups de normes et taxes. Pour combien de temps encore pourrons nous parer les coups et transmettre ce modèle ? Nous le rappelons avec force et conviction : non le vin n’est pas un danger et les professionnels de la filière d’irresponsables dealers délinquants. »

 

* : 2 003 personnes majeures représentatives de la population française interrogées du 23 au 30 juin 2025.

Tags : Bourgogne BIVB
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