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Cas de conscience vigneron : envoyer ses vins par avion (ou pas)
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Cas de conscience vigneron : envoyer ses vins par avion (ou pas)

Le fret aérien du vin est plutôt rare… Mais son impact environnemental est colossal. Le Beaujolais nouveau envoyé par avion est notamment pointé du doigt. Survol des positions, de la réponse à la demande chronométrée des marchés au refus de commande à l'autre bout du monde.
Par Julie Reux Le 21 novembre 2025
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Cas de conscience vigneron : envoyer ses vins par avion (ou pas)
'Les avions cargo remplis de Beaujolais, c’est fini. La plupart du temps, les bouteilles voyagent dans les soutes des avions pleins de passagers' indique Olivier Badoureaux. - crédit photo : Adobe Stock (Marco)
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 Une bouteille à 3 euros qui voyage en avion. Elle s’est perdue ? Non, non, c’est le cas de millions de bouteilles au mois de novembre chaque année. Il faut être à l’heure pour fêter le Beaujolais Nouveau aux quatre coins du monde 🎉 », taclait Hélène Sarkis, régisseuse du domaine Joblot (Givry), sur son compte Linkedin en novembre 2025. Interrogée, la vigneronne a expliqué avoir « halluciné quand elle a découvert le sujet. Bien sûr, ils n’ont pas le choix. Mais dans ces conditions, peut-être faut-il fêter le Beaujolais nouveau en janvier, non ? »

Olivier Badoureaux, directeur général d’InterBeaujolais, dit ne pas connaître l’impact carbone de l’opération "Beaujolais nouveau", qui concerne 25 % du vin de la région, dont 70 % sont consommés en France « Mais les avions cargo remplis de Beaujolais, c’est fini, assure-t-il. La plupart du temps, les bouteilles voyagent dans les soutes des avions pleins de passagers. » Et surtout, « les producteurs n’ont pas le choix. Le vin primeur ne peut réglementairement sortir de leurs chais avant J-38, soit le 13 octobre en 2025. Et commercialement, il faut qu’il soit disponible le 3e jeudi de novembre, ça n’intéresse plus les clients après. Sans l’avion, c’est donc impossible en Asie ou en Amérique du Nord. »

1/3 des émissions carbone pour moins de 1 % des volumes de vin

En 2019, le Bureau Interprofessionnel du Vin de Bourgogne (BIVB) avait quant à lui mesuré que le fret aérien représentait environ 1/3 des émissions carbone du pôle "transports" du vignoble bourguignon, pour… moins de 1 % des volumes. Six ans plus tard, Mathieu Oudot, chef du projet carbone de l’interprofession ne dévoile pas les nouveaux chiffres, mais assure que le fret aérien est « en baisse », en proportion. « Mais comme l’export augmente, ça compense », nuance-t-il, en voulant y voir malgré tout un début de changement de certaines habitudes de la profession. Ce n’est pas une habitude généralisée. Le transport du vin par avion est utilisé pour des marchés très spécifiques, Taiwan par exemple. »

Hélène Sarkis s’est pour sa part emparée du sujet "carbone" pour son entreprise, à la suite d’un atelier collaboratif sur le thème "Comment réduire notre impact carbone". Elle a commencé par réduire le poids des bouteilles du domaine de 25 %, gagnant au passage un prix Adelphe d’écoconception. Elle utilise depuis 2022 l’outil Winepilote pour mesurer l’empreinte carbone du domaine. « Dans notre contexte le transport en avion serait 35 fois plus impactant que le transport en cargo. »

Si la Bourgogne ne montre pas l'exemple, personne ne va le faire

Elle a poursuivi la démarche jusqu’à décliner, assure-t-elle, la proposition d’achat d’un importateur brésilien. « Il était partant, mais il réclamait un transport uniquement par avion. Alors on a dit non, pour rester en cohérence avec ce qu’on défend tout au long de l’année, explique-t-elle. Je ne veux jeter la pierre à personne. Mais il faut que collectivement, on soit capables de penser nos méthodes, pour qu’elles soient en phase avec ce que nous demande la société aujourd’hui. Ce n’est pas simple, mais on ne peut plus continuer comme avant. Tout le monde ne peut pas le faire, mais si sur ces sujets-là, la Bourgogne ne montre pas l’exemple, personne ne va le faire. »

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